Violations en Gambie : Le déni d’un ancien lieutenant choque - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Afrique | Par Maimouna | Publié le 20/12/2025 08:12:45

Violations en Gambie : Le déni d’un ancien lieutenant choque

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Les récentes déclarations de Sanna Manjang, ancien lieutenant-colonel de la tristement célèbre « Jungle » en Gambie, révèlent une déconnexion choquante avec la réalité des violations des droits humains qui ont marqué le régime de Yahya Jammeh. En effet, Manjang, qui se trouve actuellement en exil, tente de se dissocier des atrocités commises durant son service, tout en présentant une version des faits qui semble ignorer l’ampleur des souffrances infligées aux citoyens gambiens.

Pour saisir l’ampleur des propos de Manjang, il est essentiel de rappeler le contexte historique de la Gambie sous Yahya Jammeh, qui a dirigé le pays d’une main de fer pendant 22 ans. Ce régime est tristement célèbre pour ses violations systématiques des droits humains, comprenant des détentions arbitraires, des disparitions forcées et des exécutions extrajudiciaires. Dans ce cadre, les membres de la « Jungle », unité d’élite de la police gambienne, ont joué un rôle central dans la répression de l’opposition. Les tentatives de Manjang de minimiser l’implication de Jammeh dans ces exactions sont non seulement irresponsables, mais témoignent également d’une volonté de se dérober à la responsabilité.

Les déclarations de Manjang, relayées dans un enregistrement audio, soulignent un déni flagrant des réalités vécues par de nombreux Gambiens. Il insiste sur le fait que les accusations portées contre Jammeh seraient « fabriquées de toutes pièces », tout en affirmant n’avoir jamais eu de contact direct avec l’ancien président. Cette position semble ignorer le fait que, dans un système autoritaire, les ordres ne se transmettent pas toujours de manière explicite. Le climat de peur et de contrôle qui prévalait sous Jammeh a largement contribué à un environnement où la responsabilité individuelle était souvent diluée.

En s’efforçant de se présenter comme un simple exécutant, Manjang passe sous silence les témoignages accablants de victimes et de témoins qui ont vécu l’horreur des abus. Par exemple, des rapports d’organisations internationales ont documenté des cas précis d’exécutions orchestrées par la « Jungle », mettant en lumière la complicité et l’implication directe des membres de cette unité. Comparativement, d’autres régimes autoritaires ont vu leurs agents tenter de se distancier des crimes commis, mais peu ont réussi à convaincre le public face à des preuves aussi accablantes.

De plus, Manjang évoque une prétendue tentative de piège orchestrée par d’anciens collègues, sans fournir de preuves tangibles. Cette stratégie de victimisation semble être une tentative désespérée de détourner l’attention de son propre rôle dans un système oppressif. En affirmant que Jammeh l’aurait averti d’un danger imminent, Manjang cherche à se présenter comme une cible plutôt qu’un acteur complice des atrocités.

Les déclarations de Manjang illustrent une déconnexion alarmante avec la réalité des violations des droits humains en Gambie. En tentant de se défaire de la responsabilité collective, il néglige les souffrances des victimes qui n’ont jamais eu l’opportunité de se défendre. Les mots de Manjang résonnent comme un écho d’un passé qu’il cherche à oublier, mais qui continue de hanter le peuple gambien. Cette déconnexion ne fait qu’accentuer l’impératif de vérité et de justice qui reste à accomplir pour les victimes de ce régime.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : selon des enquêtes menées par des organisations de défense des droits humains, des milliers de personnes ont été victimes de violations graves sous le régime de Jammeh. Les témoignages recueillis par ces organismes révèlent une réalité bien plus complexe et tragique que celle que Manjang tente de dépeindre. En ignorant ces faits, il contribue à perpétuer un discours qui minimise la douleur et la souffrance des victimes.

Les tentatives de Sanna Manjang de se dissocier des atrocités commises sous le régime de Yahya Jammeh ne font que renforcer la nécessité d’une reconnaissance des violations des droits humains en Gambie. Son déni et sa déconnexion avec la réalité sont non seulement problématiques, mais également offensants pour ceux qui ont souffert. Alors qu’il cherche à se réinventer, il est impératif de rappeler que la vérité et la justice doivent primer sur les tentatives de réécriture de l’histoire.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Mor Ndiaye.
Mis en ligne : 20/12/2025

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