Cameroun : Mort d’un opposant sous un régime impuni - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Afrique | Par Maimouna | Publié le 20/12/2025 01:12:15

Cameroun : Mort d’un opposant sous un régime impuni

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La mort d’Anicet Ekane, figure emblématique de la dissidence camerounaise, résonne comme un écho tragique des conséquences d’un régime autoritaire. À 74 ans, cet opposant politique a perdu la vie en détention, laissant derrière lui un vide immense et une colère sourde. Ce n’est pas simplement un décès, c’est un symbole, une mise en lumière des abus d’un système qui écrase la voix de ceux qui osent contester. La situation d’Ekane est un rappel douloureux des dangers auxquels font face les dissidents dans un pays où la liberté d’expression est souvent synonyme de répression.

Anicet Ekane, président du Mouvement Africain pour la Nouvelle Indépendance et la Démocratie (Manidem), avait été arrêté à Douala, juste avant l’annonce des résultats d’une élection présidentielle qui a vu Paul Biya, au pouvoir depuis 1982, être reconduit pour un huitième mandat. Cette arrestation n’était pas un acte isolé, mais plutôt une pièce d’un puzzle plus vaste où l’intimidation et la violence politique sont monnaie courante. Les appels à la libération et à des soins médicaux adéquats n’ont pas été entendus, révélant une indifférence choquante de la part des autorités.

La dégradation de la santé d’Anicet Ekane en détention soulève des questions cruciales sur le traitement réservé aux prisonniers politiques au Cameroun. Les autorités, au lieu de veiller à la santé de ce leader, ont choisi de le garder dans des conditions inhumaines. C’est un reflet d’un système qui préfère le silence à la vérité, qui voit dans la dissidence une menace à son autorité. Les témoignages de son vice-président, Valentin Dongmo, évoquent des alertes répétées aux autorités, toutes ignorées, comme si la vie d’un opposant n’avait aucune valeur.

Il est difficile de ne pas faire le parallèle entre la mort d’Ekane et d’autres cas tragiques de dissidents à travers le monde. Pensons à des figures comme l’opposant russe Alexeï Navalny, qui, bien que vivant, subit un harcèlement constant et des menaces sur sa vie. Ou encore à la mort de l’opposant chinois Liu Xiaobo, qui a été emprisonné et a succombé à un cancer alors qu’il était privé de soins adéquats. Ces exemples illustrent la réalité brutale à laquelle font face ceux qui osent défier le pouvoir en place. La mort d’Anicet Ekane n’est pas un cas isolé, mais plutôt une tendance inquiétante qui montre que la répression est souvent la réponse des régimes autoritaires face à la dissidence.

La tragédie d’Anicet Ekane est un rappel poignant des conséquences tragiques d’un régime qui préfère museler les voix dissidentes plutôt que de les écouter. Dans un pays où les droits humains sont bafoués, chaque arrestation, chaque décès en détention, devient une statistique de plus dans un tableau sombre. Ce régime a réussi à instaurer un climat de peur où les Camerounais hésitent à s’exprimer, craignant pour leur vie et leur liberté. La mort d’Ekane est un appel à la réflexion sur la fragilité de la démocratie dans un contexte où le pouvoir est synonyme d’impunité.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : selon des rapports d’organisations de défense des droits humains, le Cameroun a vu une augmentation des arrestations arbitraires et des violations de droits fondamentaux ces dernières années. En 2021, plus de 200 opposants politiques étaient encore derrière les barreaux pour des raisons politiques. Ce climat de répression systématique ne fait qu’accentuer l’urgence d’une prise de conscience collective. La mort d’Anicet Ekane doit être un tournant, un moment où la communauté internationale, mais aussi les Camerounais eux-mêmes, prennent conscience de la nécessité de défendre la liberté d’expression et de lutter contre l’arbitraire.

La disparition d’Anicet Ekane est plus qu’une simple tragédie personnelle, c’est un cri d’alarme sur les dangers de la répression politique au Cameroun. Son décès, dans des conditions inacceptables, souligne l’urgence de défendre les droits des dissidents et de remettre en question un système qui préfère le silence à la voix du peuple. Ce n’est pas seulement une perte pour sa famille et ses amis, mais pour toute une nation qui mérite de vivre dans la liberté et la dignité. La mémoire d’Anicet Ekane doit nous pousser à agir et à ne pas oublier que chaque voix compte, même celles que le pouvoir cherche à étouffer.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Pape Ndiaye.
Mis en ligne : 20/12/2025

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