Dépendance financière : Le Sénégal prisonnier de ses choix économiques - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Business | Par Eva | Publié le 24/12/2025 08:12:00

Dépendance financière : Le Sénégal prisonnier de ses choix économiques

Les opinions exprimées dans cet article sont celles d’un contributeur externe. NotreContinent.com est une plateforme qui encourage la libre expression, la diversité des opinions et les débats respectueux, conformément à notre charte éditoriale « Sur NotreContinent.com chacun est invité à publier ses idées »

Le récent dialogue entre le président Diomaye Faye et la Directrice générale des opérations de la Banque mondiale, Anna Bjerde, ne fait que masquer les véritables défis économiques qui minent le Sénégal. Alors que l’on s’attend à des réformes audacieuses et des solutions concrètes, cette rencontre semble davantage un exercice de communication qu’un véritable engagement envers le progrès. Loin de résoudre les problèmes structurels du pays, cette coopération ne fait que prolonger une illusion de croissance.

Le Sénégal, malgré son image de stabilité politique et ses ambitions de développement, se trouve à la croisée des chemins. Les inégalités sociales persistent, et la pauvreté touche encore une large part de la population. La Banque mondiale, avec ses promesses de financement et de soutien technique, apparaît comme un partenaire incontournable pour le gouvernement. Cependant, cette alliance soulève des questions cruciales : jusqu’à quel point ces interventions sont-elles réellement bénéfiques ? Et surtout, ne risquent-elles pas de dissimuler les lacunes profondes de notre économie ?

Les discussions entre le président et la Banque mondiale ont mis en lumière des programmes jugés essentiels pour le développement national. Toutefois, derrière cette façade d’optimisme se cache une réalité plus sombre. Les réformes mises en avant, souvent perçues comme des pansements sur des plaies béantes, ne s’attaquent pas aux racines du mal. Les investissements étrangers, bien qu’indispensables, ne parviennent pas à créer un tissu économique solide et inclusif. En effet, comme l’a souligné un économiste, « l’aide ne remplace pas la nécessité d’une politique économique autonome et réfléchie ».

Il est impératif de considérer l’impact des choix économiques du Sénégal, souvent dictés par des institutions internationales. Loin de favoriser une véritable autonomie, le dialogue avec la Banque mondiale semble plutôt renforcer une dépendance qui freine l’innovation locale et l’initiative privée. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : alors que le PIB continue de croître, le taux de chômage reste préoccupant, et les jeunes, qui représentent une part significative de la population, peinent à trouver des opportunités. Comparativement, d’autres pays d’Afrique ayant misé sur des stratégies de développement endogènes ont réussi à réduire leur taux de pauvreté de manière significative.

Ce dialogue avec la Banque mondiale, loin d’être une solution, apparaît comme un écran de fumée. En se concentrant sur des projets à court terme, le gouvernement évite de s’attaquer aux véritables problèmes structurels : la corruption, la mauvaise gestion des ressources et l’absence d’une vision à long terme. Les promesses de soutien financier ne remplacent pas la nécessité d’une réforme en profondeur des institutions et des politiques économiques. Ainsi, le Sénégal se retrouve piégé dans un cycle de dépendance, où chaque rencontre avec des bailleurs de fonds renforce l’idée que la solution viendra de l’extérieur plutôt que d’une introspection nécessaire.

Des études récentes montrent que les pays qui ont su développer des politiques économiques autonomes, basées sur leurs propres ressources et talents, ont connu des succès notables. En effet, des nations comme le Rwanda ont su transformer leur économie en misant sur l’innovation et la formation. Au contraire, le Sénégal semble s’enliser dans des promesses vides, où chaque projet soutenu par la Banque mondiale est une occasion manquée de construire un avenir solide et durable.

En somme, le dialogue avec la Banque mondiale, loin d’être un levier de croissance, ne fait que masquer les véritables problèmes économiques du Sénégal. Les promesses de réformes et de soutien ne suffisent pas à dissimuler l’absence d’une stratégie nationale cohérente. La réalité est que le pays doit impérativement se réinventer, en prenant le risque de s’affranchir des tutelles extérieures, pour réellement avancer vers un avenir meilleur.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Serigne Gueye.
Mis en ligne : 24/12/2025

La plateforme NOTRECONTINENT.COM permet à tous de diffuser gratuitement et librement les informations et opinions provenant des citoyens. Les particuliers, associations, ONG ou professionnels peuvent créer un compte et publier leurs articles Cliquez-ici.


Réagir à cet article

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

0 commentaires

Réagir à cet article

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

0 commentaires

Copyright © 2023 www.notrecontinent.com

To Top