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La situation à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) est alarmante. Les récentes annonces du gouvernement, qui prévoit de débloquer 3,8 milliards de francs CFA pour apaiser la crise des bourses, ne sont rien d’autre qu’un simple pansement sur une plaie béante. Ces mesures, bien que présentées comme des solutions, semblent davantage destinées à calmer les esprits qu’à apporter des réponses durables aux problèmes structurels qui minent le système des bourses universitaires.
L’UCAD, pilier de l’enseignement supérieur au Sénégal, traverse une crise profonde. Les étudiants, en proie à des retards de versement de leurs bourses, expriment leur mécontentement, aggravé par des conditions d’études déjà précaires. Le gouvernement, par la voix de son ministre de l’Enseignement supérieur, a tenté de répondre à cette crise par des mesures financières, mais ces dernières apparaissent comme des solutions temporaires, sans vision à long terme. La situation actuelle met en lumière un système de bourses qui, loin de soutenir les étudiants, semble les abandonner à leur sort.
Les mesures annoncées par le gouvernement, telles que le versement des bourses de Master 1 pour l’année académique 2025/2026 et des allocations supplémentaires de 115.000 FCFA pour 12.238 étudiants en retard, ne font qu’effleurer les véritables enjeux. En effet, en proposant des dérogations et des versements échelonnés pour les étudiants en Master 2, le gouvernement semble ignorer que ces solutions ne traitent pas les causes profondes de la crise. Les étudiants ne demandent pas seulement des aides ponctuelles, mais une réforme en profondeur du système des bourses, qui reste opaque et mal géré.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Plus de 12.000 étudiants sont en attente de bourses, une situation qui ne peut être résolue par des versements additionnels. De surcroît, le fait que le premier versement de l’année académique 2025/2026 concerne tous les étudiants, indépendamment de leurs résultats, soulève des questions sur l’équité et la responsabilité dans l’attribution des bourses. En comparaison, d’autres pays de la région, comme la Côte d’Ivoire, ont mis en place des systèmes de bourses plus transparents et mieux gérés, permettant d’éviter de telles crises.
Les mesures financières annoncées sont donc perçues comme une tentative de masquer une crise bien plus profonde. En effet, en se contentant de solutions temporaires, le gouvernement ne fait qu’ignorer les véritables revendications des étudiants. Ces derniers aspirent à un système de bourses qui soit à la fois juste et efficace. Or, en l’état actuel, les dispositions prises ne font que renforcer le sentiment d’abandon et d’insatisfaction parmi les étudiants. Les promesses de versements échelonnés et de dérogations, bien qu’apparemment généreuses, ne suffisent pas à masquer l’absence d’une véritable stratégie de réforme.
En approfondissant la question, il est essentiel de considérer les conséquences à long terme de cette gestion défaillante. Selon des études récentes, un étudiant sur trois abandonne ses études en raison de problèmes financiers liés aux bourses. Cette réalité souligne l’urgence d’une révision complète du système. Les fonds annoncés pourraient servir à créer un cadre plus stable et prévisible pour l’attribution des bourses, mais cela nécessite une volonté politique réelle et des réformes audacieuses.
En somme, les mesures financières annoncées par le gouvernement pour l’UCAD ne sont qu’un palliatif à une crise qui nécessite une attention immédiate et sérieuse. Les étudiants méritent bien plus qu’un soutien temporaire ; ils exigent une réforme systémique qui garantisse l’équité et la transparence. Sans cela, la crise des bourses continuera de ronger le tissu même de l’enseignement supérieur sénégalais, laissant les étudiants dans une précarité insupportable.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Chérif Sarr.
Mis en ligne : 24/12/2025
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