La protection de l'enfance au Sénégal : Un système en péril - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Justice | Par Eva | Publié le 28/12/2025 08:12:00

La protection de l'enfance au Sénégal : Un système en péril

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La situation de la protection judiciaire de l’enfant au Sénégal est alarmante. Avec un éducateur pour 63 enfants, le pays s’éloigne chaque jour un peu plus des normes internationales qui préconisent un ratio de 1 pour 7. Ce chiffre scandaleux n’est pas qu’une statistique, c’est le reflet d’un système en déliquescence, où les enfants, souvent laissés à eux-mêmes, deviennent des victimes d’un cadre institutionnel défaillant. Les députés, conscients de l’urgence, tirent la sonnette d’alarme, mais les promesses de réformes semblent se heurter à une réalité bien plus sombre.

Le déficit d’éducateurs spécialisés est une problématique majeure qui touche directement les enfants en danger. Les députés, lors de l’examen du budget du ministre de la Justice, n’ont pas hésité à dénoncer cette carence criante. Yacine Fall, le ministre en charge, a reconnu un « déficit critique » dans la prise en charge des mineurs. Pourtant, les annonces de doublement des effectifs d’éducateurs d’ici 2026 et la création d’un nouveau centre d’accueil ne suffisent pas à masquer l’ampleur de l’échec. Les enfants, en attendant, continuent de subir les conséquences de cette négligence institutionnelle.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes et révèlent un échec systémique. Un éducateur pour 63 enfants, c’est plus qu’un simple déséquilibre, c’est une véritable catastrophe. Dans d’autres pays, comme en France, le ratio est de 1 pour 7. Cette comparaison met en lumière l’inefficacité du modèle sénégalais. Les enfants en situation de vulnérabilité, souvent issus de milieux défavorisés, sont laissés à l’abandon, sans le soutien nécessaire pour surmonter leurs difficultés. La promesse d’un doublement des effectifs d’éducateurs semble plus être une tentative de communication qu’un véritable engagement à améliorer la situation.

Les conséquences de cette carence sont désastreuses. Les enfants, privés d’une attention adéquate, sont exposés à des risques accrus de délinquance et de marginalisation. Les députés ont proposé des solutions concrètes, comme le recrutement massif d’éducateurs et la construction de centres d’accueil, mais ces mesures sont-elles réellement envisageables à court terme ? La méfiance grandissante envers le ministère de la Justice laisse penser que les promesses ne seront pas tenues. Le système éducatif, qui devrait collaborer avec la justice pour prévenir la délinquance, semble également défaillant. Les programmes conjoints, bien que nécessaires, sont souvent insuffisamment financés et mal coordonnés.

Les chiffres alarmants soulignent l’échec systémique du modèle de protection de l’enfance au Sénégal. Les enfants ne sont pas des chiffres, mais des individus avec des besoins spécifiques. La réalité est que le système actuel ne peut pas répondre à ces besoins. Les promesses de réformes, bien que louables, ne peuvent masquer l’urgence d’une situation qui nécessite des actions immédiates et concrètes. Les enfants doivent devenir une priorité, et non une simple donnée statistique dans un rapport.

D’autres pays, tels que le Canada, ont mis en place des politiques efficaces qui garantissent un meilleur encadrement des enfants en difficulté. Pourquoi le Sénégal ne peut-il pas s’en inspirer ? Les ressources existent, mais elles doivent être réorientées vers la protection de l’enfance. Les statistiques sont accablantes : une étude récente a révélé que les enfants issus de milieux défavorisés sont trois fois plus susceptibles de tomber dans la délinquance. Ignorer cette réalité, c’est condamner une génération à l’échec.

En somme, la situation actuelle de la protection judiciaire de l’enfant au Sénégal est désastreuse. Les chiffres sont là pour le prouver : un éducateur pour 63 enfants est inacceptable. Les promesses de réformes, bien qu’intéressantes, ne doivent pas masquer l’urgence d’une action immédiate. Les enfants méritent mieux qu’un système qui les abandonne. Il est temps de prendre conscience de ce drame et d’agir, avant qu’il ne soit trop tard.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Ousmane Diop.
Mis en ligne : 28/12/202
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