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L’enseignement supérieur au Sénégal traverse une période tumultueuse, marquée par des problèmes d’instabilité académique et sociale. Le système Licence-Master-Doctorat (LMD), censé moderniser l’éducation, montre des signes de chaos et d’inefficacité. Le Président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, a récemment exprimé des préoccupations quant à l’état actuel de ce système, soulignant la nécessité d’audits et de réformes. Cette situation met en lumière un manque de vision claire pour l’avenir de l’enseignement supérieur dans le pays.
Le système LMD a été introduit pour aligner l’enseignement supérieur sénégalais sur les standards internationaux et améliorer l’employabilité des diplômés. Cependant, depuis sa mise en œuvre, les universités publiques font face à des défis majeurs, notamment des problèmes de financement et une infrastructure inadéquate. Les étudiants sont souvent confrontés à des conditions d’apprentissage précaires, et les taux de réussite demeurent préoccupants. Le manque de coordination entre les différentes institutions et l’absence d’une stratégie claire aggravent la situation.
L’implémentation du système LMD au Sénégal révèle des lacunes significatives. Selon les déclarations du Président, l’évaluation du Plan d’urgence pour l’enseignement supérieur est devenue une nécessité. Cela souligne l’absence d’une approche systématique dans l’application des réformes. Les ministères concernés doivent non seulement finaliser l’évaluation du LMD, mais aussi dresser un état des lieux des besoins des universités. Ce constat met en évidence une gestion chaotique et une absence de projet éducatif cohérent, laissant les étudiants dans l’incertitude quant à leur avenir professionnel.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : le taux d’employabilité des diplômés reste faible, et de nombreux étudiants expriment des frustrations face à un manque de débouchés. En outre, les infrastructures académiques sont souvent inadaptées, avec des chantiers inachevés qui témoignent d’une mauvaise gestion des ressources. Le Président a demandé des audits systématiques des ressources et des dépenses dans chaque université publique, ce qui indique une préoccupation croissante pour la transparence et l’efficacité. Ces audits devraient permettre de mettre en lumière les dysfonctionnements qui entravent le bon fonctionnement du système.
La mise en œuvre du système LMD, loin d’être une réussite, apparaît comme un reflet d’une vision floue pour l’avenir de l’éducation supérieure au Sénégal. Les promesses de modernisation et d’adéquation avec les besoins du marché du travail semblent avoir été compromises par des décisions administratives inefficaces. La digitalisation des enseignements, bien qu’évoquée, reste largement inachevée, et les initiatives pour renforcer l’Université numérique du Sénégal Cheikh Hamidou KANE n’ont pas encore produit les résultats escomptés. Ce manque de clarté dans les objectifs et les moyens déployés pour y parvenir accentue le sentiment d’une dérive dans le secteur.
Des études récentes montrent que les étudiants sénégalais sont souvent mal préparés à entrer sur le marché du travail. Par exemple, une enquête menée par des chercheurs locaux a révélé que près de 60 % des diplômés estiment que leur formation n’est pas en adéquation avec les exigences des employeurs. De plus, le manque de ressources financières pour les universités compromet gravement la qualité de l’enseignement. Le développement des Espaces numériques ouverts (ENO) et des Instituts supérieurs d’Enseignement professionnel (ISEP) est encore à un stade embryonnaire, ce qui limite les opportunités d’apprentissage innovant.
L’état actuel de l’enseignement supérieur au Sénégal, marqué par la mise en œuvre chaotique du système LMD, soulève des inquiétudes légitimes quant à l’avenir des étudiants et à la capacité du pays à former une main-d’œuvre compétente. Les appels à des audits et à des réformes, bien que nécessaires, ne suffisent pas à masquer le manque de vision stratégique qui caractérise ce secteur. Dans un monde en constante évolution, le Sénégal doit impérativement repenser son approche de l’éducation supérieure pour garantir un avenir meilleur à ses jeunes.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Ibrahima D.
Mis en ligne : 26/12/2025
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