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Un récent sondage réalisé par l’agence de presse AP pour l’université de Chicago révèle une chute significative de la popularité de Donald Trump aux États-Unis. Seuls 31 % des Américains se déclarent satisfaits de sa politique économique, un niveau historiquement bas, y compris par rapport à son premier mandat. Si ce déclin peut surprendre certains, il s’agit en réalité de la conséquence logique d’un style politique fondé sur la division, le mensonge et l’improvisation. L’usure du discours populiste, l’effet boomerang de ses excès et un style contre-productif ont fini par épuiser même ses partisans les plus fidèles. Comme le résume l’essayiste Alain Roy, « le populisme vit de la colère, mais meurt de ses propres excès ». Trump en est l’exemple parfait.
Donald Trump a bâti sa carrière politique sur des promesses tonitruantes : construire un mur à la frontière mexicaine, « assécher le marécage » de Washington, et redonner sa grandeur à l’Amérique. Pourtant, après près de deux ans de second mandat, les résultats concrets se font attendre. Pire, son refus d’accepter les critiques et sa gestion controversée de l’économie marquée par une inflation persistante et une perception négative de la situation par 68 % des Américains ont creusé un fossé entre ses déclarations triomphales et la réalité vécue par les citoyens. Son retour au pouvoir en janvier 2025, porté par la promesse de réduire la vie chère, se heurte aujourd’hui à un mur de scepticisme.
Le populisme trumpien repose sur un spectacle permanent, où les promesses électorisantes remplacent les réalisations. Le mur mexicain n’a jamais été achevé, les élites politiques et économiques continuent de prospérer, et les droits de douane qu’il a imposés ont contribué à renchérir le coût de la vie, alimentant le mécontentement. Son discours, autrefois mobilisateur, sonne désormais creux. Les électeurs, y compris parmi sa base traditionnelle, réalisent que le « show » ne suffit plus.
Trump a systématiquement attaqué les institutions qui osaient le contredire : la justice, les médias, et même le processus électoral. Ses théories conspirationnistes, comme le « Big Lie » sur les élections de 2020, ont non seulement isolé les États-Unis sur la scène internationale, mais ont aussi divisé durablement la société américaine. Résultat : même des républicains modérés, autrefois silencieux, commencent à prendre leurs distances. Son refus d’admettre l’évidence comme lorsqu’il s’indigne sur Truth Social : « Quand les sondages vont-ils refléter la grandeur de l’Amérique aujourd’hui ? » illustre un déni de réalité de plus en plus difficile à soutenir.
Son langage agressif et ses attaques personnelles, autrefois perçus comme une marque de franchise, sont désormais vus comme un signe d’incompétence et d’instabilité. En dépeignant une Amérique prospère malgré les chiffres, il renforce l’image d’un président déconnecté. Comme le note Alex Keena, professeur de sciences politiques, « il y a un moment où les gens sortent de chez eux, vont faire des courses, et leur vécu est incontestable ». Les Américains, las des promesses non tenues et des polémiques permanentes, se détournent de lui.
Le déclin de Trump rappelle celui d’autres dirigeants populistes, comme Jair Bolsonaro au Brésil ou Boris Johnson au Royaume-Uni. Tous ont cru pouvoir gouverner par la provocation et le mépris des règles, avant de voir leur popularité s’effondrer sous le poids de leurs propres contradictions. À l’instar de ces figures, Trump paie le prix d’un style qui a fini par l’isoler, y compris au sein de son propre camp.
La chute de popularité de Donald Trump n’est pas un accident, mais le résultat inéluctable d’un populisme usé jusqu’à la corde. Son incapacité à transformer ses slogans en actions, son mépris pour les institutions et son déni des réalités économiques ont eu raison de lui. Comme le souligne Alain Roy, le populisme meurt de ses excès. Trump en est la preuve vivante. Pour les démocraties du monde entier, son parcours doit servir d’avertissement : le spectacle ne suffit pas à gouverner, et la colère, aussi légitime soit-elle, ne saurait remplacer une politique responsable et efficace.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : JP. A.
Mis en ligne : 29/12/2025
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