Coups d'État en Afrique de l'Ouest : La Cédéao se contente de paroles - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Afrique | Par Eva | Publié le 29/12/2025 07:12:15

Coups d'État en Afrique de l'Ouest : La Cédéao se contente de paroles

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Lors du 68e sommet de la Cédéao, qui s’est tenu le 14 décembre à Abuja, les dirigeants ouest-africains ont réaffirmé leur position de « tolérance zéro » face aux coups d’État militaires. Cependant, cette déclaration, bien qu’encourageante, soulève des interrogations quant à l’absence de sanctions concrètes contre les régimes militaires qui menacent la démocratie en Afrique de l’Ouest. Cette situation témoigne d’une impasse inquiétante pour la stabilité politique de la région.

La Cédéao, qui compte désormais 12 membres après le départ de trois de ses fondateurs, se trouve à un tournant crucial. Les crises politiques au Bénin et en Guinée-Bissau sont au cœur des préoccupations des dirigeants, qui doivent également faire face à la menace persistante du terrorisme. Le président sierra-léonais, Julius Maada Bio, a souligné l’importance de renforcer l’institution pour faire face à ces défis. Pourtant, malgré les discours fermes sur la nécessité de préserver l’ordre constitutionnel, les mesures concrètes pour sanctionner les violations restent absentes.

L’article d’origine met en lumière les préoccupations des chefs d’État de la Cédéao concernant les coups d’État, les qualifiant de reculs pour leurs nations. Umar Alieu Turay, président de la commission de la Cédéao, a affirmé qu’il n’y avait « aucune tolérance » pour les changements anticonstitutionnels de gouvernement. Cependant, cette position forte semble contredite par le manque de mesures concrètes et immédiates pour faire face aux régimes qui bafouent les principes démocratiques. À l’instar d’une promesse de réforme sans application, les déclarations des dirigeants risquent de rester lettre morte si elles ne sont pas accompagnées de sanctions.

L’absence de sanctions effectives envoie un message contradictoire aux régimes militaires qui pourraient être tentés de s’engager dans des coups d’État. Par exemple, la junte militaire en Guinée-Bissau a vu son programme de transition rejeté, mais aucune mesure punitive n’a été décidée, ce qui pourrait être interprété comme une forme de validation tacite de ses actions. En comparaison, un engagement fort et des conséquences claires auraient pu décourager de futures tentatives de renversement d’un gouvernement légitime.

La promesse d’une brigade antiterroriste de 1 650 hommes d’ici 2026, bien qu’ambitieuse, semble insuffisante face à l’urgence des crises politiques. Les dirigeants doivent comprendre que la stabilité politique est intrinsèquement liée à la sécurité. Sans un engagement ferme à sanctionner les violations de la démocratie, les efforts pour combattre le terrorisme risquent de se heurter à des obstacles insurmontables. Comme le souligne une citation, « sans justice, il n’y a pas de paix », et cela s’applique particulièrement au contexte ouest-africain.

Alors que les dirigeants s’engagent à lutter contre les coups d’État, le manque de sanctions concrètes apparaît comme une faiblesse institutionnelle. La Cédéao est confrontée à un choix crucial : soit elle agit avec détermination pour protéger les principes démocratiques, soit elle risque de voir la région plonger davantage dans l’instabilité. Cette situation rappelle les promesses non tenues d’autres organisations internationales, qui, malgré des déclarations fermes, n’ont pas réussi à traduire leurs engagements en actions efficaces.

Des informations complémentaires révèlent que la Cédéao a déjà été critiquée pour son incapacité à imposer des sanctions significatives dans le passé. Par exemple, le cas du Mali, où un coup d’État a eu lieu en 2020, a mis en évidence les limites de l’organisation à réagir de manière appropriée. Des sanctions économiques et des pressions diplomatiques ont été mises en place, mais elles ont souvent été contournées, illustrant ainsi la nécessité d’une approche plus rigoureuse et cohérente. De plus, des experts en sécurité soulignent que l’inaction face aux coups d’État pourrait encourager un cycle de violence et de désespoir parmi les populations, ce qui pourrait à terme alimenter le terrorisme.

Bien que les dirigeants de la Cédéao aient exprimé une volonté forte de ne pas tolérer les coups d’État militaires, l’absence de sanctions concrètes contre ceux qui bafouent la démocratie en Afrique de l’Ouest constitue un sérieux obstacle à la stabilité régionale. Cette situation appelle à une réflexion approfondie sur les mesures nécessaires pour garantir un respect effectif des principes démocratiques. La Cédéao doit impérativement passer des mots aux actes pour éviter que la promesse d’une démocratie solide ne se transforme en une simple illusion.

Les citoyens et les acteurs de la société civile doivent s’engager activement pour renforcer la pression sur les gouvernements de la Cédéao, afin de garantir que les déclarations de tolérance zéro se traduisent par des actions concrètes.

Article opinion écrit par la créatrice de contenu : Justine M.
Mis en ligne : 29/12/2025

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