Finances publiques : Le Sénégal vers la fin des subventions de l’électricité et du carburant - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Economie | Par Eva | Publié le 10/01/2023 03:01:20

Finances publiques : Le Sénégal vers la fin des subventions de l’électricité et du carburant

Le gouvernement sénégalais s’est engagé à supprimer d’ici 2025, les subventions de l’électricité, du supercarburant et du gasoil, en mettant en œuvre une stratégie comprenant six étapes, nous apprend l’ »Aps », qui cite une source officielle.

Notre objectif est de limiter les subventions dans l’enveloppe budgétaire 2023, à 2,7 % du produit intérieur brut. Cela implique de réduire le coût des subventions de 258,1 milliards FCfa en 2023’’, explique une note d’information parvenue à l’ »Aps ».

S’agissant de l’électricité, le gouvernement a décidé d’augmenter les tarifs de 18,97 francs Cfa par kilowatt/heure, pour la basse tension (segment représentant 99,8 % de l’effectif de la SENELEC), de 22,79 francs par kilowatt/heure pour les clients de la moyenne tension (essentiellement des entreprises) et de 14,31 francs par kilowatt/heure pour la haute tension (neuf entreprises industrielles et le Train express régional).

Ce réajustement tarifaire devrait entraîner une économie de 99,7 milliards de  Fcfa pour le budget de l’Etat, indique la même source.

Elle signale qu’un ‘’tarif social’’ sera appliqué aux clients consommant habituellement moins de 150 kilowattheures par mois (1.159.146 clients de la SENELEC, soit 47,8 % de l’effectif total), afin de préserver les ménages vulnérables.

Une baisse de 158,5 milliards de francs de la subvention en 2023

Le gouvernement a aussi fait part, de sa volonté d’ouvrir des négociations pour arriver à des mesures d’accompagnement, permettant d’atténuer les effets de la hausse des tarifs de l’électricité sur la compétitivité de certaines entreprises.

Les prix du supercarburant et du gasoil ont ainsi été augmentés dans les proportions suivantes : une hausse de 100 francs sur le prix du litre de gasoil, qui passe de 655 à 755 francs Cfa, soit le même niveau d’augmentation que le litre de supercarburant, qui passe de 890 à 990 francs Cfa.

La note d’information souligne que ces mesures permettront de diminuer de 158,5 milliards de francs Cfa, la subvention dont bénéficie le secteur énergétique. Des mesures d’accompagnement sont également envisagées pour le secteur des transports publics, annonce-t-elle.

‘’Le gouvernement versera des subventions aux transporteurs pour limiter les effets de la hausse, pour éviter qu’elle ne se répercute sur les voyageurs, autrement dit, les ménages les plus vulnérables’’, informe la même source.

Elle explique que pour prévenir les risques de fraude, les transporteurs devraient accepter de faire implanter dans leurs véhicules, par les services de l’Etat, un dispositif technologique permettant de retracer au kilomètre près, les moindres déplacements.

La note d’information signale que les taxis urbains, des ‘’moyens de déplacement des classes favorisées’’, sont exclus de cette subvention.

Augmentation de 35 à 50 milliards francs Cfa de l’enveloppe réservée aux Bourses de sécurité familiale

Le gouvernement va poursuivre en même temps, les transferts monétaires dont bénéficient les ménages les plus pauvres, avec une augmentation de 35 à 50 milliards de francs Cfa du budget alloué aux Bourses de sécurité familiale, dès 2023.

Il s’engage à revoir la formule permettant de déterminer les prix du carburant.

Le gouvernement affirme que son objectif est d’assurer que les prix à la pompe tiennent davantage compte des marchés internationaux, tout en menant une étude destinée à réviser la structure des tarifs de l’électricité.

La troisième phase de la stratégie va porter sur le renforcement du dispositif des transferts monétaires, dans le but de déployer rapidement les compensations aux ménages vulnérables, en cas de chocs sur les prix des produits pétroliers, mentionne la même source.

Elle précise que la quatrième étape s’articulera autour d’une campagne de communication destinée à accroître la compréhension de ces mesures pour le public. ‘’Cette campagne informera le public des inconvénients des subventions existantes et des avantages de la réforme.’’

Le gouvernement a décidé, dans une cinquième phase, de réduire l’enveloppe des subventions à 1 % du produit intérieur brut au plus, en 2024. Celles-ci sont évaluées à 2,7 % du produit intérieur brut dans l’exercice budgétaire 2023.

Ces mesures sont en définitive, destinées à supprimer définitivement, dans la phase suivante, les subventions en 2025.

Les subventions sur l’électricité seront supprimées à cette date, tandis que les ménages vulnérables seront protégés à l’aide de transferts monétaires ou de financements croisés par les autres consommateurs, ajoute la même source.

750 milliards FCfa pour les subventions de l’électricité et des produits pétroliers en 2022

S’agissant du supercarburant et du gasoil, les mécanismes d’ajustement des prix s’appliqueront pleinement et favoriseront la cohérence des coûts, avec l’évolution des prix internationaux.

Le gouvernement rappelle qu’actuellement, les subventions de l’électricité, des produits pétroliers (essence, supercarburant et gasoil) et du gaz butane, représentent 4 % du produit intérieur brut du pays.

Selon lui, la subvention de l’électricité prend la forme d’une compensation tarifaire à verser à la Sénélec. ‘’Dans les conditions économiques actuelles, cette subvention devrait coûter 279,8 milliards de francs Cfa à l’Etat en 2023’’, estime-t-il.

La subvention des produits pétroliers et du gaz, basée sur le remboursement des pertes commerciales supportées par les compagnies, obligées de vendre à des prix inférieurs au prix du marché, pourrait atteindre 524,7 milliards de francs Cfa en 2023, si aucune mesure n’est prise pour la contenir, avertissent les autorités.

Elles précisent qu’au total, les subventions des produits pétroliers et du gaz franchiront la barre des 800 milliards de francs Cfa en 2023, après avoir coûté 750 milliards FCfa en 2022, si aucune stratégie n’est mise en place.

‘’Ces subventions sont fortement régressives et limitent les marges de manœuvre budgétaires pour des dépenses sociales (santé, éducation) et les infrastructures prioritaires’’, soutient le gouvernement.


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