Je ne pensais plus revivre ces moments. Je pensais qu’après Wade, ce pays allait progresser vers l’émergence et renforcer sa démocratie.
Mais malheureusement, le dirigeant actuel a décidé de l’entraîner vers la médiocrité et de détruire les fondements de la démocratie. La République n’est plus seulement menacée, elle est en ruines. Nous devons nous réveiller et la sauver des griffes de cette dictature.
Les images insoutenables des blessés et des victimes à Ngor doivent renforcer notre conviction qu’il est urgent de s’unir pour mettre fin à ces exactions. Les morts nous parlent et nous interpellent. Devons-nous continuer à ignorer ce climat délétère ?
La mort de cette jeune fille, froidement tuée, doit être un déclic pour libérer un peuple opprimé, gazé, fusillé. Le hasard n’existe pas. La mort de cette jeune fille, à deux jours de la commémoration de l’assassinat d’Omar Blondin Diop, tué par le régime de Senghor, cinquante ans plus tôt, en dit long.
Ce fils courageux de notre pays, panafricaniste, intellectuel brillant, malgré son jeune âge, a compris très tôt que la liberté s’obtient par un combat perpétuel, que la liberté vaut tous les sacrifices. Il a mené son combat et nous a quittés en pleine jeunesse, mais son œuvre se perpétue de génération en génération. Nous nous souviendrons toujours de lui, tandis que ses bourreaux sombrent dans l’oubli. De Blondin à Adja, presque deux générations se sont écoulées.
Cinquante années représentent le temps de maturation d’un peuple aspirant à l’émergence. Et pourtant, le Sénégal continue de trébucher. Nous sommes parmi les pays les moins avancés, alors que ce pays a un énorme potentiel pour sortir de cette pauvreté dévastatrice.
Le destin de ce pays peut être changé. La pauvreté n’est pas une fatalité. Le Sénégal est arrivé au stade où le peuple doit accomplir sa mission ou la trahir. La marche organisée par le F24 marque un nouveau départ, un nouveau défi pour les défis futurs.
Le peuple, dans sa grande majorité, doit se solidariser pour réussir le pari de sauver ce pays des mains inexpertes, des comploteurs et des détournements de fonds publics.
Nous ne devons plus continuer à souffrir.
Article écrit par le contributeur : Eric Gomis
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