Après sa réélection à la présidence de la Turquie, Recep Tayyip Erdogan a prêté serment officiellement à Ankara pour entamer son troisième mandat. Plusieurs chefs d’État et ministres étrangers ont assisté aux cérémonies de serment et d’investiture.
Lors de la journée d’investiture, le président turc, reconduit à la tête du pays, a juré devant les 600 députés élus le 14 mai d’exercer ses fonctions avec impartialité. La cérémonie a été diffusée en direct à la télévision turque. Peu après, il a annoncé la composition de son gouvernement.
Dans son serment, Recep Tayyip Erdogan s’est engagé à protéger l’existence et l’indépendance de l’État, l’intégrité de la patrie, la souveraineté inconditionnelle de la nation, l’État de droit, ainsi que le principe d’une république laïque tel que conçu par Atatürk, le fondateur de la Turquie moderne. Le président est connu pour défendre des positions islamo-conservatrices.
La présence du secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, confirmée par l’Alliance, ainsi que celle d’une vingtaine de chefs d’État, soulignent l’importance de ces festivités.
En ce qui concerne le veto maintenu par la Turquie à l’entrée de la Suède dans l’OTAN depuis 13 mois, des efforts sont déployés pour le lever avant le sommet de l’Organisation à Vilnius en juillet.
Le ministre des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, a tweeté un message clair aux Suédois, les exhortant à respecter leurs engagements et à prendre des mesures concrètes dans la lutte contre le terrorisme. Ankara reproche toujours à la Suède d’accueillir des réfugiés kurdes qu’elle qualifie de « terroristes », malgré les amendements constitutionnels et la nouvelle loi contre le terrorisme.
Le redressement de l’économie en crise est une autre priorité. La liste des ministres qui sera annoncée après les festivités donnera une indication des orientations choisies par le président pour relever ce défi. Le nom de Mehmet Simsek, un expert économique reconnu, circule avec insistance depuis plusieurs jours.
Ancien ministre des Finances et vice-Premier ministre chargé de l’Économie, il est chargé de rétablir un peu d’orthodoxie pour regagner la confiance des investisseurs, alors que le pays fait face à une inflation dépassant les 40 % et à une dépréciation de sa monnaie malgré les milliards de dollars dépensés pour ralentir cette chute.
La cérémonie d’investiture, qui a réuni vingt chefs d’État et quarante-cinq ministres étrangers, se conclura par un dîner au gigantesque palais présidentiel situé sur une colline à l’écart du centre de la capitale.
Parmi les invités, on compte le président de l’Azerbaïdjan, Ilham Aliev, un proche allié d’Erdogan, ainsi que les Premiers ministres de Hongrie, Viktor Orban, et du Qatar, Mohammed ben Abderrahmane al-Thani, qui ont été parmi les premiers à féliciter Erdogan pour sa réélection après vingt ans au pouvoir. Viktor Orban est également réticent à l’adhésion de la Suède à l’OTAN.
Recep Tayyip Erdogan a remporté 52,18 % des voix lors du deuxième tour, face à son opposant social-démocrate Kemal Kiliçdaroglu qui a obtenu 47,82 %, selon les résultats officiels publiés jeudi. Cette campagne électorale a laissé le pays polarisé entre les deux camps.
Le parlement, élu en même temps que le premier tour de la présidentielle, est maintenant installé à Ankara, avec une majorité des 600 sièges détenue par le parti AKP du président et ses alliés. Les conservateurs occupent une place prépondérante, que ce soit du côté du gouvernement (avec le MHP, parti ultranationaliste) ou de l’opposition, avec le Bon Parti, allié circonstanciel de Kemal Kiliçdaroglu pour l’élection présidentielle.
Article écrit par : Eva Diatta
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