Le Premier ministre indien, Narendra Modi, s’est exprimé jeudi concernant une tragique vidéo révélant une scène choquante au Manipur, un État situé dans le nord-est du pays et marqué par des violences ethniques ayant causé la mort d’au moins 120 personnes.
Dans une vidéo, qui s’est propagée massivement sur les réseaux sociaux mercredi dernier, on peut voir une foule humiliant et harcelant deux femmes nues dans les rues du Manipur.
D’abord silencieux sur ces événements tragiques qui ont éclaté en mai, M. Modi a exprimé sa douleur et sa colère face à cette situation. Il a qualifié l’incident de Manipur de honte pour toute société civilisée et en a ressenti la honte pour la nation dans son ensemble.
Les violences ont été déclenchées début mai suite à une décision de justice locale préconisant un statut privilégié pour les Meiteis, une communauté majoritairement hindoue. Cette recommandation incluait des quotas pour les emplois publics et les admissions universitaires au profit des membres de cette communauté.
Cependant, cette perspective a ravivé les craintes des Kukis, principalement chrétiens, qui redoutaient que les Meiteis puissent également acquérir des terres dans des zones qui leur étaient jusqu’alors réservées.
Ces tensions ont engendré des destructions massives, avec des maisons et des églises incendiées, poussant des dizaines de milliers de personnes à chercher refuge dans des camps gouvernementaux. Dans ce contexte, la vidéo choquante montre les deux femmes Kuki, malgré la présence de la police sur les lieux, se retrouvant livrées à elles-mêmes, sans aucune assistance.
Le gouvernement de l’État de Manipur, dirigé par le parti nationaliste hindou Bharatiya Janata (BJP), a promis de mener une enquête sur cet incident, et un homme a été arrêté en lien avec cette affaire.
La réaction tardive du Premier ministre face à ces événements tragiques avait suscité des critiques de l’opposition à New Delhi.
Cependant, le juge en chef de la Cour suprême indienne, D. Y. Chandrachud, a exprimé son indignation en qualifiant les violences infligées aux deux femmes de « tout simplement inacceptables ». Il a également assuré que si le gouvernement ne prenait pas les mesures nécessaires, la Cour agirait.
Article écrit par : Madeleine Gueye
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