Le rappeur Booba exprime ses opinions franches et pointues lors d’une entrevue accordée ce dimanche. Dans cette discussion, il aborde la question de l’État français et de son approche envers les jeunes, tout en réfléchissant aux émeutes qui ont secoué le pays à la suite du décès tragique de Nahel.
Dans cette remarquable interview mise en lumière par les médias du groupe Ebra, Booba, le talentueux chanteur de 46 ans, réagit à la perte déplorable du jeune Nahel, victime d’un incident malheureux impliquant un agent de police à Nanterre en fin juin.
D’une voix empreinte de sincérité, il qualifie ce triste événement de « bavure », soulignant le caractère choquant de la situation. Dans un ton qui ne laisse place à aucune ambiguïté, Booba émet l’avis que le policier en question n’était pas manifestement en danger de mort lors de l’incident en question.
Cependant, le rappeur ne se limite pas à exprimer ses sentiments sur cette tragédie isolée. Il décortique de manière incisive les émeutes qui ont éclaté dans le sillage de la mort de Nahel. Booba pointe du doigt ce qu’il perçoit comme un manque de respect envers les forces de l’ordre, le système judiciaire et pénitentiaire, ainsi que l’État dans son ensemble.
Son analyse perspicace l’amène à conclure que les jeunes ne ressentent plus la crainte des autorités, tandis que l’État semble se montrer complaisant et dénué de fermeté.
Originaire des Hauts-de-Seine, Booba ajoute à sa réflexion que les sanctions pénales semblent insuffisantes et rarement exécutées, contribuant ainsi à discréditer les forces de police. Avec une perspective internationale, il compare la situation aux États-Unis où, bien que loin d’être parfait, l’autorité policière demeure incontestée, même en cas de confrontation.
L’artiste, qui a un domicile à Miami, perçoit les émeutes comme une manifestation d’un malaise profond et d’un ras-le-bol généralisé plutôt que comme une simple réaction à la tragédie de Nahel. Booba évoque le marasme ambiant en banlieue, l’ennui persistant et les difficultés financières comme autant de facteurs contribuant à cette expression collective de frustration.
Il dépeint les émeutiers comme des individus cherchant à se libérer de leurs émotions, conscient que leurs actions ne résoudront pas la situation mais qui, néanmoins, cherchent à se faire remarquer et à exister.
Faisant preuve de réflexion introspective, Booba, dont le nom véritable est Elie Yaffa, considère les émeutes comme une sorte de catharsis nécessaire pour libérer des tensions accumulées. Il écarte la notion que ces émeutes soient exclusivement liées à la mort de Nahel, les envisageant plutôt comme un symptôme d’une série de maux profonds.
Dans un passage touchant, le rappeur dépeint les émeutiers comme des individus qui cherchent à exprimer leur désarroi et leur désir d’exister au sein d’une société qui ne semble pas toujours les entendre. Tout en s’exprimant avec franchise, Booba se livre à une analyse perspicace de la situation sociale et politique en France.
Il est important de noter que Booba, souvent considéré comme l’un des rappeurs les plus prospères de France, a lui-même été confronté aux autorités par le passé en raison d’incidents de violence. En 2018, il a été impliqué dans une altercation à l’aéroport d’Orly avec un autre musicien du nom de Kaaris. Les deux artistes ont par la suite été condamnés à des peines de prison avec sursis, assorties d’amendes substantielles ainsi que de paiements pour réparation des dommages.
Article écrit par : Madeleine Gueye
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