Des individus armés ont pris le contrôle de deux camps militaires dans le nord du Mali le dimanche. Deux élus locaux ont informé l’AFP de cet événement, tandis qu’un porte-parole d’une alliance de groupes armés à prédominance touareg a revendiqué l’attaque.
L’armée malienne a confirmé sur les réseaux sociaux que la ville de Léré, située dans la région de Tombouctou, a été attaquée vers 13h30 heure locale (15h30 GMT). Ils ont précisé que des informations plus détaillées seraient fournies ultérieurement.
Un responsable militaire malien a déclaré à l’AFP : « Nous sommes en train de gérer la situation. Pour le moment, nous ne pouvons pas donner plus de détails. »
Un élu local a expliqué à l’AFP que « des individus armés ont attaqué dimanche les deux camps de la ville de Léré. Après des affrontements, ils ont pris le contrôle des camps. Nous attendons le renfort de l’armée, mais pour le moment, ce sont les individus armés qui les détiennent. »
Un deuxième élu local a confirmé l’attaque des deux camps, mentionnant la présence de victimes, sans préciser leur nombre.
Almou Ag Mohamed, porte-parole de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), une alliance de groupes séparatistes dominée par les Touaregs, a revendiqué l’attaque en déclarant : « Nous avons attaqué et pris le contrôle des deux camps militaires de la localité de Léré ce dimanche. Les camps sont sous notre contrôle. Nous avons également abattu un avion de l’armée. »
Les autorités maliennes n’ont pas identifié les assaillants. Cette opération menée par des groupes armés souligne cependant les lacunes de l’accord de paix signé en 2015 par une alliance de groupes armés à prédominance touareg, qui s’étaient rebellés contre l’État central en 2012, ainsi que par le gouvernement et des groupes armés loyalistes.
Plus tôt dans la semaine, ces mêmes groupes armés avaient lancé une offensive contre la ville de garnison de Bourem, que l’armée avait affirmé avoir repoussée. Les rapports divergent quant au nombre de décès.
Ces dernières semaines, les rivalités se sont intensifiées entre les multiples acteurs armés qui se disputent le contrôle de cette région du nord du Mali : groupes jihadistes contre l’armée malienne, groupes jihadistes entre eux, groupes armés touareg contre les jihadistes, et groupes touareg opposés à l’armée malienne.
Cette escalade coïncide avec une reconfiguration sécuritaire dans le nord du Mali après le retrait de la force antijihadiste française en 2022 et le retrait en cours de la mission de l’ONU (Minusma), toutes deux étant poussées vers la sortie par la junte.
Article écrit par : Madeleine Gueye
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