L’endettement mondial, tant au niveau public que privé, a diminué en 2022, mais il reste beaucoup plus élevé qu’avant la pandémie de Covid-19. Il s’élève actuellement à 235 000 milliards de dollars américains, soit 238% du produit intérieur brut mondial. Cela représente une augmentation de 9 points par rapport à 2019.
Plusieurs facteurs expliquent cette dette élevée. Tout d’abord, les États, les entreprises et les ménages ont profité des taux d’intérêt bas mis en place après la crise financière de 2008 pour s’endetter massivement. De plus, lors de la pandémie de Covid-19, les États ont adopté des mesures de soutien budgétaire pour faire face à la forte contraction de l’activité économique et stimuler la croissance. Ensuite, l’inflation est apparue, en partie due à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, ce qui a conduit de nombreux gouvernements à dépenser davantage pour faire face à la hausse des prix des denrées alimentaires et de l’énergie. Toutes ces mesures ont été financées par la dette, ce qui a contribué à son augmentation.
Les pays développés sont mieux préparés à faire face à une crise financière, car ils disposent de mécanismes de surveillance, de marges de manœuvre budgétaires et de banques centrales solides. En revanche, les pays en développement à faibles revenus sont confrontés à un réel danger. Leur dette a plus que doublé au cours de la dernière décennie, en particulier dans de nombreux pays africains. La hausse des taux d’intérêt de la Réserve fédérale américaine a augmenté la valeur du dollar, ce qui a automatiquement accru la dette des pays africains, car ils se sont fortement endettés en dollars. Entre 2020 et 2023, neuf de ces pays ont fait défaut sur leur dette, ce qui constitue un record.
Le Fonds monétaire international (FMI) a averti que la dette des pays en développement a considérablement augmenté au cours des deux dernières décennies. Plus de la moitié des pays en développement à faibles revenus sont actuellement en situation de surendettement, ce qui entrave leur développement économique. Cette situation a été dénoncée par l’ONU, qui a qualifié la crise de la dette de « catastrophe pour les pays pauvres ». Selon le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, de nombreux pays dépensent plus en paiement des intérêts de leur dette que pour l’éducation ou la santé.
Le FMI a particulièrement alerté sur le niveau très élevé de la dette en Chine, qui représente près de 272 % de son produit intérieur brut l’an dernier. Selon le FMI, la Chine a joué un rôle central dans l’augmentation de la dette mondiale au cours des dernières décennies, car ses emprunts ont dépassé sa croissance économique. Pour financer sa forte croissance économique, le gouvernement chinois, ainsi que les entreprises et les collectivités locales, se sont fortement endettés au cours des vingt dernières années.
Face à cette situation, le FMI exhorte les responsables politiques du monde entier à prendre des mesures urgentes pour inverser la tendance à l’endettement à long terme.
Article écrit par : Pathé Diop
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