Article opinion écrit par le contributeur : Matar Gueye.
La pêche, bien plus qu’une simple activité économique, est une véritable bouée de sauvetage pour de nombreuses communautés au Sénégal. Il est désolant de constater que nos précieuses ressources marines sont en train de s’épuiser à un rythme alarmant, menaçant à la fois nos populations et notre environnement.
L’une des principales préoccupations concerne la surexploitation des ressources halieutiques. On constate que moins de 20 % des captures effectuées par les bateaux de pêche sont vendues sur le marché local. Cette situation non seulement prive nos communautés de l’accès à une source de protéines cruciale, mais contribue également à la dégradation de notre économie locale.
D’un point de vue environnemental, l’absence de données agrégées sur les pratiques de pêche, les quantités réelles de captures et les zones prioritaires de reproduction a des conséquences graves sur notre écosystème.
Les récentes rumeurs concernant l’octroi de licences de pêche aux navires chinois pour la pêche des espèces en eaux profondes sont particulièrement préoccupantes. Nos fonds marins se divisent en quatre zones distinctes, et la surpêche de ces espèces menace l’équilibre de notre environnement marin.
Il est important de rappeler que les navires chinois ont longtemps pratiqué la pêche illégale dans les eaux de l’Afrique de l’Ouest en toute impunité. Cette situation a été aggravée par l’incapacité des États à protéger leurs zones économiques exclusives en déployant les moyens nécessaires pour lutter contre la pêche illégale.
Cette rareté des poissons dans nos eaux contraint nos pêcheurs à s’aventurer de plus en plus loin en mer, mettant ainsi leur vie en danger. Les incidents tragiques, comme la mort d’un pêcheur sénégalais tué par des garde-côtes mauritaniens en janvier 2018, rappellent l’urgence de la situation.
Cette crise de la pêche a contribué à une vague d’immigration clandestine sans précédent, avec le phénomène du « Barça ou barçakh » devenant de plus en plus préoccupant depuis les années 2000.
La réglementation des techniques de pêche doit être renforcée pour éviter la prolifération des filets fantômes, qui causent des dégâts irréparables aux coraux. De plus, une politique des rejets plus efficace permettrait de limiter les captures excessives. La gestion des licences de pêche est également cruciale pour assurer une pêche sénégalaise durable et vertueuse, mettant en avant l’intérêt national au lieu de profits à court terme. La crise de la pêche est une urgence nationale qui ne peut plus être ignorée.
Article opinion écrit par le contributeur : Matar Gueye
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