Après une visite de huit jours au Sénégal, les services du Fonds Monétaire International (FMI) ont conclu leur mission, la première sous la présidence de Bassirou Diomaye Diakhar Faye. Dirigée par M. Edward Gemayel, l’équipe a examiné les développements économiques et politiques récents, jetant ainsi les bases pour la seconde revue du programme soutenu par le FMI. Le bilan dévoilé indique que l’économie sénégalaise a maintenu sa résilience en 2023 malgré un contexte difficile.
Le communiqué du FMI souligne que malgré les tensions politiques liées à l’élection présidentielle et les chocs externes, la croissance économique a surpassé les prévisions, atteignant 4,6 %. Ce succès est attribué à une campagne agricole fructueuse et à la robustesse du secteur tertiaire.
L’inflation a également diminué plus rapidement que prévu, se stabilisant à 5,9 %. Pour compenser les dépenses élevées liées aux subventions énergétiques (620 milliards de F CFA, soit 3,3 % du PIB) et aux intérêts sur la dette, le gouvernement a réduit les investissements, maintenant ainsi le déficit budgétaire à 4,9 % du PIB, conforme aux objectifs du programme. Cependant, cette stratégie a conduit à une augmentation de la dette du gouvernement central (73,4 % du PIB), dépassant le plafond de dette fixé par l’UEMOA.
Le FMI a noté que le déficit du compte courant reste significatif (18,8 % du PIB), reflétant la faiblesse persistante des exportations de biens. De plus, la croissance économique du premier trimestre 2024 a été plus lente que prévu, principalement en raison des incertitudes politiques liées à l’élection présidentielle. Les signes indiquent une activité économique modérée, avec des entreprises reportant leurs investissements et des consommateurs réduisant leurs dépenses.
Malgré ces défis, le FMI demeure optimiste quant aux perspectives économiques. Toutefois, la croissance pour 2024 est revue à la baisse, passant de 8,3 % à 7,1 %, en raison des effets du contexte électoral et du retard dans la production de gaz jusqu’à décembre 2024. Les données préliminaires pour fin 2023 indiquent que le programme soutenu par le FMI reste sur la bonne voie.
Pour atteindre l’objectif de déficit budgétaire fixé à 3,9 % du PIB pour la fin 2024, le FMI recommande au gouvernement sénégalais de prendre des mesures audacieuses pour rationaliser les dépenses fiscales et améliorer leur efficacité.
Ces mesures devraient être incluses dans un budget rectificatif pour atteindre l’objectif régional de déficit budgétaire de 3 % du PIB en 2025. En outre, des réformes structurelles sont préconisées, telles que la révision de la formule de fixation des prix pétroliers et la réalisation d’un audit de la compagnie d’électricité Senelec en vue de mettre en place une nouvelle grille tarifaire avec des tarifs sociaux pour les ménages vulnérables.
Article écrit par : Fatoumata Diop
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