Article opinion écrit par le créateur de contenu : Awa D.
Le marché de l’emploi au Sénégal présente de nombreux défis, notamment pour les jeunes diplômés. L’une des principales plaintes est l’exigence excessive d’années d’expérience professionnelle demandée par les entreprises, un critère souvent hors de portée pour ceux qui sortent à peine des universités ou des écoles de formation.
De nombreuses offres d’emploi, même pour des postes débutants, exigent trois à cinq ans d’expérience, ce qui crée une barrière considérable pour les jeunes en quête de leur première opportunité.
Ce phénomène est le résultat d’une conjoncture économique où l’offre d’emploi est bien en deçà de la demande. Le marché formel sénégalais ne génère que 30 000 à 50 000 nouveaux emplois par an, alors que 200 000 jeunes diplômés arrivent sur le marché du travail chaque année.
Cette disparité pousse les entreprises à être plus exigeantes dans leurs critères de recrutement, d’autant plus qu’elles peuvent choisir parmi un grand nombre de candidats qualifiés. Cela conduit à des offres d’emploi où, même pour des postes juniors ou intermédiaires, l’expérience est priorisée, au détriment des jeunes talents.
Pour beaucoup de jeunes diplômés, cela crée un cercle vicieux : ils ne peuvent pas obtenir de travail sans expérience, mais ne peuvent acquérir cette expérience sans un premier emploi. Ce blocage contribue à un taux de chômage élevé chez les jeunes, estimé à environ 15,7 % en 2021, selon des rapports récents. De plus, les stages qui pourraient pallier ce manque d’expérience ne sont pas toujours faciles à obtenir, et ceux qui existent sont souvent mal rémunérés ou non payés, rendant la situation encore plus complexe.
Face à cette réalité, de nombreux jeunes Sénégalais choisissent de se tourner vers l’entrepreneuriat, une option encouragée par des initiatives comme la DER/FJ (Délégation Générale à l’Entrepreneuriat Rapide des Femmes et des Jeunes).
Cette structure, qui dépend de la présidence, aide les jeunes à créer leur propre entreprise en offrant des financements et un accompagnement dans divers secteurs comme l’agriculture, l’artisanat ou encore les services numériques. La DER/FJ a d’ailleurs soutenu près de 105 000 jeunes entrepreneurs, ce qui souligne l’engouement pour cette voie alternative au salariat.
Cependant, l’entrepreneuriat, bien que prometteur, n’est pas une solution universelle. Il nécessite des compétences spécifiques et un capital de départ que beaucoup de jeunes n’ont pas. De plus, l’échec des petites entreprises est une réalité à ne pas ignorer, rendant cette option risquée pour certains. Ainsi, le problème des exigences élevées en matière d’expérience reste un obstacle majeur pour ceux qui aspirent à des emplois dans le secteur formel.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Awa D.
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