Le franc CFA, créé en 1939 et officiellement introduit le 26 décembre 1945 après la ratification des accords de Bretton Woods par la France, signifiait à l’origine « franc des colonies françaises d’Afrique ».
Il était émis par la Caisse centrale de la France d’Outre-mer, dans le but de restaurer l’autorité monétaire française dans les territoires isolés pendant la guerre.
Aujourd’hui, le franc CFA est utilisé dans deux zones économiques : l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC).
L’UEMOA inclut huit pays : le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée-Bissau (depuis 1997), le Mali (qui a quitté le système en 1962 avant d’y revenir en 1984), le Niger, le Sénégal et le Togo. La CEMAC, quant à elle, regroupe six pays : le Cameroun, la République centrafricaine, le Tchad, la République du Congo, le Gabon et la Guinée équatoriale (qui l’a rejointe en 1985).
À l’origine, un franc français équivalait à 50 francs CFA, garantissant une libre convertibilité. Cette stabilité, assurée par la Banque de France, permettait de superviser les politiques monétaires et de sécuriser les réserves de change des banques centrales africaines via des comptes d’opération au Trésor français.
Bien que critiqué pour la dépendance qu’il crée vis-à-vis de la France et les fluctuations du franc français, le système s’est avéré résilient au fil des années. Plusieurs anciens membres ont toutefois quitté la zone franc : le Mali en 1962 (avant d’y revenir), Madagascar en 1973, la Mauritanie la même année, la Guinée dès 1960, et les Comores qui, depuis 1979, ont leur propre version du franc.
Aujourd’hui, le franc CFA signifie « franc de la communauté financière d’Afrique » pour l’UEMOA et « franc de la coopération financière en Afrique centrale » pour la CEMAC. Des discussions sur une réforme de cette monnaie, notamment à travers la création de l’Eco, une nouvelle devise pour l’Afrique de l’Ouest, sont toujours en cours. En 2019, la France s’est dite prête à réexaminer l’avenir du franc CFA, alors que des pays comme le Bénin ont exprimé leur volonté de rapatrier leurs réserves de change.
Lors de l’élection présidentielle de 2024, un débat sur l’avenir du franc CFA a ressurgi, certaines voix plaidant pour une refonte totale du système monétaire afin de renforcer l’autonomie économique des pays africains membres de la zone franc, tandis que d’autres défendent la stabilité que cette monnaie a apportée jusqu’à présent.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Malimaram Ndoye
Mise en ligne : 14/10/2024
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