Le Sénégal fait face à une crise financière qui touche particulièrement les entreprises privées des secteurs stratégiques comme le Bâtiment et Travaux Publics (BTP), les hydrocarbures et l’énergie.
La dette accumulée par l’État envers ces entreprises suscite une inquiétude grandissante, à tel point que le Fonds Monétaire International (FMI) a appelé à une gestion plus rigoureuse des finances publiques.
Dans les bureaux de Cheikh Diba, ministre sénégalais des Finances et du Budget, les factures impayées s’amoncellent. Les entreprises de travaux publics, un secteur clé pour le développement du pays, sont durement touchées. Malgré les réticences à s’exprimer publiquement, beaucoup de ces entreprises tirent la sonnette d’alarme. La situation est particulièrement délicate pour les acteurs du BTP, où les retards de paiement deviennent insoutenables.
Cette accumulation d’impayés n’est pas récente, mais elle a pris une ampleur préoccupante au cours des derniers mois. En avril 2024, lors d’une rencontre avec des organisations patronales et des représentants du secteur privé, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a tenté de rassurer les parties prenantes. Pourtant, le déficit budgétaire persiste, compromettant les projets de développement économique et mettant en péril la pérennité de certaines entreprises.
Le FMI, qui a mené une mission au Sénégal du 5 au 12 septembre 2024, a exprimé ses préoccupations face à l’accumulation des dettes intérieures. L’organisation internationale a recommandé des « efforts supplémentaires » pour traiter cette situation et améliorer la gestion budgétaire du pays. Bien que le gouvernement ait mis en place des réformes pour tenter de stabiliser l’économie, les résultats tardent à se manifester.
Les experts s’accordent à dire que cette accumulation de dettes freine la croissance du pays. « Le secteur privé est le moteur de l’économie. Si l’État tarde à honorer ses engagements, cela affecte non seulement les entreprises, mais aussi les investissements à long terme », explique un économiste basé à Dakar.
Outre le BTP, les secteurs des hydrocarbures et de l’énergie sont également confrontés à une pression financière accrue. Alors que le Sénégal ambitionne de devenir un acteur majeur de la production de gaz naturel dans la région, les retards de paiement envers les sous-traitants et les entreprises engagées dans les projets énergétiques pourraient ralentir considérablement les avancées du pays dans ce domaine.
L’approvisionnement en énergie, déjà un enjeu majeur pour l’industrialisation et la compétitivité du pays, est désormais fragilisé par ces tensions budgétaires. L’État doit non seulement gérer ses dettes, mais également financer des infrastructures nécessaires à la production et à la distribution d’énergie.
Pour sortir de cette crise, le gouvernement de Bassirou Diomaye Faye doit faire face à un dilemme : continuer à soutenir les grands projets d’infrastructure tout en rétablissant l’équilibre budgétaire. Le FMI a suggéré des ajustements budgétaires plus stricts et une réduction des dépenses publiques non prioritaires. Cependant, ces mesures pourraient avoir des répercussions sociales, dans un contexte où le pouvoir d’achat des Sénégalais est déjà mis à rude épreuve.
Les acteurs du secteur privé espèrent une résolution rapide de la situation. « Il est crucial que l’État honore ses engagements financiers pour relancer l’économie et assurer la continuité des projets en cours », insiste un représentant d’une entreprise du BTP.
En attendant, la pression monte sur le gouvernement, qui doit trouver un équilibre entre ses obligations financières et ses ambitions de développement. Le chemin vers une résolution de la dette semble encore long, mais des décisions cruciales doivent être prises pour éviter une aggravation de la situation.
Alors que le Sénégal aspire à un développement économique rapide et durable, les dettes accumulées envers les secteurs stratégiques de l’économie constituent un frein majeur. Le gouvernement de Bassirou Diomaye Faye se trouve désormais face à un mur qu’il doit impérativement franchir pour préserver la stabilité économique du pays et soutenir le secteur privé, moteur essentiel de la croissance nationale.
Article écrit par le créateur de contenu : Bachir Ori Drame
Mise en ligne : 11/10/2024
—
La plateforme NOTRECONTINENT.COM permet à tous de diffuser gratuitement et librement les informations et opinions provenant des citoyens. Les particuliers, associations, ONG ou professionnels peuvent créer un compte et publier leurs articles Cliquez-ici.