Un autre regard sur les voyages : Tourisme responsable au Sénégal - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Tourisme & Voyage | Par Hélène Ngom | Publié le 21/10/2024 09:10:30

Un autre regard sur les voyages : Tourisme responsable au Sénégal

Alors que ce pays d’Afrique de l’Ouest vit une révolution politique, les visiteurs curieux se demandent s’il est possible d’y voyager de manière responsable.

Si on en trouve aujourd’hui sous d’autres latitudes, c’est en Casamance, dans les années 1970, que sont nés les « campements intégrés », ces modestes hébergements situés au cœur des villages, pionniers du voyage solidaire.

Alors que le premier Club Med sénégalais ouvre ses portes à Cap Skirring, un autre type de tourisme émerge à quelques kilomètres de là. Ces campements sont construits pour éviter l’exode rural et permettre à la population locale de profiter des richesses des visiteurs, tout en favorisant les échanges interculturels.

Cinquante ans plus tard, les structures ont mal vieilli, notamment en raison de la crise en Casamance des années 1980 et 1990, qui a provoqué la désertion des touristes jusqu’en 2000, cette région du sud du Sénégal étant alors marquée par une revendication indépendantiste. Aujourd’hui, une grande partie de ces campements a disparu, et ceux qui subsistent font face à d’importants enjeux : concurrence de nouveaux hébergements ou manque de personnel formé.

Cela signifie-t-il qu’il ne reste que de grandes structures internationales pour les curieux souhaitant découvrir le Sénégal ? L’offre de tourisme responsable existe toujours : des initiatives ont vu le jour depuis les premières expériences en Casamance. Abou Ba, sexagénaire souriant, travaille dans le tourisme depuis 40 ans. Ce Sénégalais, originaire de Dakar, a créé sa propre agence de voyages en 2001.

« Je l’ai nommée Contact Voyages Sénégal car je voulais que les visiteurs rencontrent les Sénégalais durant leur séjour. Le tourisme responsable n’est pas facile à définir, mais je crois que c’est ce que nous faisons depuis le début », explique Abou Ba.

Favoriser les petites structures d’hébergement tenues par des locaux, emmener les touristes dans des endroits reculés, hors des sentiers battus et des rivages accaparés par les grandes entreprises du tourisme, soutenir les guides locaux et les acteurs investis dans le développement économique des villages : c’est bien du tourisme responsable qu’Abou Ba propose. « J’ai été l’un des premiers à organiser des visites dans les villages du Sine Saloum. On me regardait bizarrement à l’époque, mais maintenant c’est presque un classique de la région. »

Aujourd’hui encore, de nombreux touristes viennent passer une journée entre balade en pirogue et en charrette dans les méandres du delta, comme dans le village sérère de Marloj.

Un peu plus loin, dans ce même delta, se trouve la bourgade de Faoye et son campement solidaire. L’association espagnole Campamentos Solidarios loue un superbe terrain en bord de fleuve, soutenant des projets de développement local dans le cadre d’un bail signé pour 18 ans. Le campement emploie cinq villageois de Faoye, renouvelés tous les deux ans, afin que différentes familles bénéficient des revenus générés par le tourisme. Ainsi, la communauté locale adhère pleinement au projet.

Depuis avril 2024, un nouveau gouvernement est à la tête du Sénégal, porteur à la fois d’espoir et de questions : comment cette équipe jeune pourra-t-elle faire face aux enjeux de l’industrie touristique ?

Oudjah Simpa Fetter, fondatrice du cabinet Africa Hospitality Consultants, œuvre pour développer la sensibilisation et la formation au tourisme durable en Afrique. Pour elle, « l’un des principaux défis pour le tourisme responsable au Sénégal est la préservation de l’environnement et des écosystèmes fragiles, tels que les mangroves, les réserves naturelles et les parcs nationaux. » Le zoo de Dakar est tristement représentatif de la situation : dans le beau parc de Hann, véritable poumon vert de Dakar, les infrastructures sont archaïques et les animaux vivent un calvaire. Nul ne peut rester insensible devant les lions enfermés dans de minuscules cages, avec du ciment sous leurs griffes.

Si les défis sont immenses, Oudjah ne manque pas de propositions pour les relever : impliquer les communautés, favoriser leur participation, promouvoir un partage équitable des retombées économiques du tourisme tout en respectant les traditions, coutumes et droits des populations locales. » Elle cite le Club Med de Cap Skirring en Casamance en exemple : « ils soutiennent l’agriculture locale et écologique, développent l’éducation et la santé dans la région, et invitent régulièrement les artisans locaux à exposer et vendre leurs œuvres dans le Resort. »

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Lino
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Henry
Moi je fais attention aux touristes de certains pays du coup les voyages là
Le 2024-10-21 10:00:29

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