En Afrique, l’appel à l’autosuffisance alimentaire est constant. Nous rêvons de développement, nous revendiquons l’indépendance, tout en imitant les styles de vie occidentaux et, souvent, en délaissant les liens familiaux une fois que nous atteignons le succès. Pourtant, la clé de cette indépendance tant désirée réside dans l’effort collectif de chacun, notamment dans le secteur primaire, où l’agriculture joue un rôle fondamental.
Depuis les Indépendances, l’Afrique semble avoir perdu de vue l’importance de cultiver pour elle-même, comme elle le faisait autrefois pour les colons. Comment espérer un développement réel si nous ne pouvons même pas produire assez de nourriture pour subvenir à nos besoins pendant une période de dix mois ? Dieu a doté l’Afrique d’un sol fertile, d’espaces cultivables et d’une population en bonne santé. Pourtant, nous aspirons à être comme les Européens, tout en refusant de travailler avec la même rigueur et organisation qu’eux.
Un contraste frappant peut être observé dans la gestion de l’agriculture entre l’Europe et l’Afrique. En Europe, ce secteur est dominé par de grands entrepreneurs agricoles, des hommes riches capables de cultiver des milliers d’hectares pour nourrir des nations entières. En Afrique, l’agriculture est laissée entre les mains des plus démunis, qui n’ont ni les moyens d’acheter les intrants agricoles nécessaires, ni la capacité de cultiver plus de dix hectares. Cette situation contribue à la précarité alimentaire du Continent.
Si, en Afrique, les riches se consacraient à l’agriculture, le continent pourrait atteindre l’autosuffisance alimentaire en moins de cinq ans. Certains pointeraient du doigt les problèmes liés à la propriété foncière. Cependant, il convient de se demander combien de riches Africains sont impliqués dans des litiges fonciers et combien d’entre eux ont acheté des hectares de terres pour l’immobilier plutôt que pour la culture. Le véritable problème n’est donc pas foncier, mais d’ordre prioritaire et structurel.
Pour que l’Afrique puisse réaliser ses ambitions de développement, il est impératif de réorienter sa politique économique, en mettant l’accent sur l’agriculture. Ce secteur a le potentiel d’employer plus de 70 % de la population africaine. Tant que ce problème ne sera pas résolu, le développement restera un rêve lointain.
Prenons l’exemple du Sénégal, où il devient crucial de favoriser l’agriculture et de mettre en place des politiques incitant les fonctionnaires et les hommes d’affaires à revenir vers la terre. Seule une telle approche concertée permettra de développer le pays. L’agriculture est, et restera, la base du développement de toute nation. Toute nation qui ignore cette vérité risque de compromettre son avenir.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Kyandiaye
Mis en ligne : 13/11/2024
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