Dakar fait face à un défi majeur : ses infrastructures d’assainissement vieillissantes. La vétusté des réseaux d’égouts et le manque de maintenance posent des problèmes sanitaires et environnementaux. Une réforme radicale, combinée à une gestion rigoureuse et participative, s’impose pour transformer ce fardeau en atout.
La capitale sénégalaise est prise au piège d’un réseau d’égouts largement obsolète. Installées pour la plupart avant 1960, ces infrastructures peinent à supporter l’explosion démographique et l’urbanisation rapide.
Ces systèmes, conçus pour une ville bien plus petite, montrent aujourd’hui leurs limites. Les pluies diluviennes transforment régulièrement les rues en rivières, faute d’un drainage adéquat. La vétusté des canalisations engendre des débordements d’eaux usées, polluant l’environnement et augmentant les risques sanitaires. Les inondations des dernières années, qui ont touché des milliers de foyers, rappellent cruellement l’inefficacité du dispositif actuel.
À cela s’ajoute un fléau inattendu : le vol des plaques d’égouts. Ces pratiques irresponsables aggravent les dangers pour les citoyens, les trous béants devenant des pièges mortels dans les rues.
Un mauvais système d’assainissement n’est pas qu’un problème technique. Il affecte directement la santé des populations. Les eaux usées non traitées sont des vecteurs de maladies comme le choléra et la typhoïde. Ces épidémies, bien que maîtrisées ailleurs, restent une menace réelle à Dakar, notamment dans les zones mal desservies.
Les répercussions économiques sont tout aussi préoccupantes. Les entreprises hésitent à investir dans une ville où l’assainissement est défaillant. Le secteur touristique, vital pour l’économie locale, pâtit d’une image ternie par l’insalubrité. Une capitale propre et bien drainée est un levier de développement économique, mais Dakar reste loin de cet idéal.
Pour sortir de cette impasse, il faut une rupture nette avec les pratiques actuelles. Trois axes stratégiques sont incontournables : le réseau d’égouts doit être entièrement rénové et adapté à la croissance démographique. Cela implique d’adopter des matériaux modernes et des solutions technologiques, comme des systèmes de filtration avancés. Les comportements inciviques, comme le vol des plaques d’égouts ou le bourrage des canalisations, doivent cesser.
Une campagne de sensibilisation à grande échelle, couplée à des sanctions dissuasives, est nécessaire. L’État seul ne peut assumer la charge financière de cette transformation. Impliquer des investisseurs privés, notamment pour financer des stations de traitement des eaux usées, est une solution pragmatique.
Dakar est à un tournant. Ignorer les défis de l’assainissement aujourd’hui, c’est condamner la ville à un avenir marqué par des crises sanitaires et environnementales récurrentes. L’effort demandé est colossal, mais les bénéfices le sont tout autant.
Un réseau d’égouts performant protège non seulement les habitants, mais améliore aussi l’attractivité économique de la capitale. Plus propre, mieux organisée, Dakar pourrait devenir une référence en Afrique, une ville où il fait bon vivre et investir.
Le ministre de l’Assainissement a montré une volonté réelle de changer les choses. Il est maintenant temps que tous, citoyens et autorités, unissent leurs forces pour relever ce défi. Dakar mérite mieux, et le Sénégal aussi.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Rahime Pipita
Mis en ligne : 01/12/2024
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