La récente victoire écrasante de la coalition dirigée par le Parti Pastef lors des législatives au Sénégal place son leader, Ousmane Sonko, face à un dilemme stratégique. Aujourd’hui Premier ministre du Sénégal, Sonko se retrouve en position de choisir entre continuer à incarner l’exécutif sous l’autorité du président Bassirou Diomaye Faye, ou bien endosser un rôle législatif clé en devenant président de l’Assemblée nationale.
En tant que Premier ministre, Ousmane Sonko bénéficie d’un rôle de premier plan dans l’exécution des réformes promises par la coalition, notamment celles axées sur la justice sociale et la transparence politique. Cette position lui permet de démontrer sa capacité à transformer les promesses électorales en réalité, consolidant ainsi sa stature pour de futures ambitions présidentielles.
Cependant, rester dans l’exécutif pourrait le placer en second plan face au président Diomaye Faye, risquant de diluer son image d’homme fort du Pastef. Ce choix pourrait également l’exposer davantage à d’éventuelles critiques sur l’efficacité des réformes.
En tant que président de l’Assemblée nationale, Sonko aurait une tribune inédite pour piloter les débats législatifs et renforcer son contrôle sur la mise en œuvre de l’agenda de la coalition. Cette position stratégique pourrait lui permettre de se positionner comme un contrepoids institutionnel, renforçant son influence sans être directement lié aux succès ou échecs opérationnels de l’exécutif.
Toutefois, un tel choix impliquerait un changement de dynamique politique. Il pourrait être perçu comme un retrait partiel de ses responsabilités gouvernementales, ce qui pourrait déstabiliser la Coalition ou semer des doutes sur sa détermination à incarner un leadership exécutif.
Ce choix délicat dépendra des priorités stratégiques d’Ousmane Sonko et de sa vision à long terme. S’il vise à solidifier sa base électorale en vue d’une éventuelle candidature présidentielle, le perchoir de l’Assemblée pourrait être une plateforme idéale pour maintenir sa popularité et son indépendance. En revanche, s’il privilégie une action immédiate et un rôle de leadership opérationnel, rester Premier ministre lui permettrait de mettre en œuvre directement les réformes promises.
Quoi qu’il décide, ce moment marquera une étape décisive dans sa carrière politique et dans l’évolution du système politique sénégalais, qui se réinvente dans une quête de nouveaux équilibres et de rupture avec le passé.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Just Saliou
Mis en ligne : 03/12/2024
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