Le gouvernement sénégalais a dévoilé, le 25 novembre 2024, une ambitieuse stratégie de développement agricole visant à renforcer la sécurité alimentaire et à stimuler la résilience face au changement climatique.
Cette initiative, portée par le ministère de l’Agriculture et du Développement rural, prévoit des investissements massifs dans les infrastructures rurales, la recherche scientifique et le soutien direct aux agriculteurs.
Le Sénégal, bien que leader dans certains domaines agricoles en Afrique de l’Ouest, est confronté à des défis structurels majeurs. L’insécurité alimentaire touche encore près de 17 % de la population, selon des estimations récentes. L’irrégularité des précipitations et la dégradation des sols, exacerbées par les effets du changement climatique, ont un impact direct sur la production agricole, particulièrement dans les régions rurales.
Les cultures vivrières, telles que le mil, le maïs et le sorgho, essentielles à la subsistance des communautés locales, sont les plus affectées. De plus, les producteurs se heurtent à des difficultés d’accès aux marchés, à une mécanisation insuffisante et à un manque chronique de financement.
La stratégie présentée ce jour a pour ambition d’atteindre une autosuffisance alimentaire d’ici 2030. Elle s’articule autour de plusieurs axes prioritaires :
Le gouvernement investira dans la construction de nouvelles retenues d’eau, l’installation de systèmes d’irrigation modernes et la rénovation des routes rurales pour faciliter l’accès aux marchés.
Un accent particulier sera mis sur les techniques agricoles respectueuses de l’environnement, telles que l’agroforesterie, l’utilisation des engrais organiques et la diversification des cultures.
Un fonds spécial de 150 milliards de francs CFA sera créé pour octroyer des subventions et des crédits à taux réduit aux petits exploitants. Par ailleurs, des formations sur les pratiques agricoles innovantes seront proposées à travers tout le pays.
Des partenariats avec des instituts de recherche nationaux et internationaux permettront de développer des semences résistantes à la sécheresse et adaptées aux conditions climatiques locales.
Pour assurer le succès de ce plan, le gouvernement compte sur une collaboration étroite avec les acteurs privés, les organisations non gouvernementales et les partenaires internationaux. Lors de la présentation de la stratégie, le ministre de l’Agriculture a déclaré : « Ce plan est le fruit d’une concertation inclusive. Ensemble, nous avons le pouvoir de transformer durablement notre agriculture pour en faire un moteur de développement économique. »
Cette annonce a suscité des réactions diverses. Les agriculteurs, qui constituent le premier maillon de la chaîne de production, ont salué l’initiative, tout en exprimant des attentes élevées quant à sa mise en œuvre effective.
« Nous espérons que cette stratégie se traduira par des actions concrètes sur le terrain », a déclaré Samba Diop, président d’une coopérative agricole à Kaolack. « Les promesses sont là, mais elles doivent être accompagnées de résultats tangibles. »
Les experts en environnement ont également salué l’intégration d’approches durables, mais appellent à une vigilance accrue pour éviter que les projets ne nuisent aux écosystèmes locaux.
Malgré ses ambitions, cette stratégie devra surmonter plusieurs obstacles. La corruption, le manque de coordination entre les différents acteurs et les délais dans l’exécution des projets sont autant de risques qui pourraient freiner sa réalisation. De plus, l’accès équitable aux ressources pour les petits exploitants, souvent marginalisés, reste un défi majeur.
Avec cette nouvelle stratégie, le Sénégal affiche clairement sa volonté de transformer son agriculture pour répondre aux défis du XXIe siècle. Si elle est mise en œuvre efficacement, cette initiative pourrait non seulement renforcer la sécurité alimentaire, mais également réduire la pauvreté et créer des emplois dans les zones rurales.
Pour les millions de Sénégalais qui dépendent de l’agriculture pour leur subsistance, ce plan représente une lueur d’espoir. Toutefois, il reste à voir si les promesses seront tenues et si les résultats attendus seront au rendez-vous.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : EAG
Mis en ligne : 03/12/2024
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