La décision des autorités d’accorder des compensations financières aux victimes des violences politiques survenues au Sénégal entre 2021 et 2024 continue d’alimenter la polémique. Ce lundi, la presse quotidienne s’empare largement du sujet, mettant en lumière les divergences d’opinions sur la légitimité et la méthode de cette mesure.
« De chèques et des questions », titre Le Quotidien, en écho aux interrogations soulevées par plusieurs observateurs. Pour beaucoup, l’État devrait privilégier la voie judiciaire afin de garantir l’équité du processus. L’ancien juge Ibrahima Hamidou Dème estime ainsi que « le soutien à un homme politique ne doit pas conférer des privilèges remettant en cause l’égalité des citoyens devant la loi ».
L’opposition, par la voix du député Abdou Mbow, fustige cette décision. « Pourquoi n’indemniser que ceux qui ont soutenu [Ousmane Sonko, aujourd’hui Premier ministre], avec l’argent de tous les Sénégalais ? », s’interroge-t-il dans les colonnes du même journal.
Du côté du parti au pouvoir, Pastef, la réponse ne se fait pas attendre. Amadou, député de la majorité, clarifie : « Les familles endeuillées recevront une assistance, pas une indemnisation ». Un argument qui peine toutefois à convaincre, tant la mesure reste contestée.
Le journal Tribune s’insurge contre ce qu’il perçoit comme une injustice. « Les casseurs indemnisés, les FDS blessés zappées », affiche-t-il à sa une, soulignant l’absence de prise en charge des forces de défense et de sécurité ayant subi des blessures lors des affrontements.
Dans la même veine, Enquête met en lumière « la galère et l’amertume » des policiers et gendarmes souvent relégués au second plan dans ces discussions. « Souvent perçus comme les ‘méchants’, ils commencent à exprimer leur frustration », souligne le quotidien.
Au-delà du débat sur les indemnisations, la presse analyse les enjeux politiques que soulève cette polémique. Vox Populi pointe ainsi un « défi titanesque » pour l’opposition, qui doit réussir à fédérer ses différentes tendances afin de contrer le régime Pastef.
Dans ce contexte, Source A évoque une position prudente du camp d’Amadou Ba, dernier Premier ministre de l’ère Macky Sall. « Le oui, mais d’Amadou Ba et Cie », titre le journal, illustrant les hésitations stratégiques de l’opposition.
Par ailleurs, Le Soleil et Walfquotidien reviennent sur la pause décidée par le président Bassirou Diomaye Faye concernant la Journée nationale de nettoiement « Setal Sunu Rew », organisée chaque premier samedi du mois. Le chef de l’État, lors de la 9ᵉ édition à Guédiawaye, a annoncé une réflexion sur « un nouveau format pour cette initiative ».
Walfquotidien y voit un recul : « Diomaye range son balai », ironise le journal, estimant que cette suspension intervient alors que « l’enthousiasme des populations pour ces opérations présidentielles s’essouffle ».
Sur le plan militaire, Les Echos rapporte que « trois emprises françaises ont déjà été vidées » dans le cadre du retrait progressif des troupes françaises du Sénégal. L’ensemble des soldats français quittera le pays « en septembre au plus tard », selon le quotidien.
Enfin, Sud Quotidien se penche sur un phénomène inquiétant : le vol de bétail. Un fléau qui, selon le journal, entraîne « des pertes annuelles estimées à 2 milliards de FCFA », tout en « alimentant le commerce incontrôlé de viande et la criminalité dans la sous-région ».
Alors que l’insécurité grandit, ce phénomène devient un enjeu majeur pour les autorités, prises entre la nécessité de protéger les éleveurs et celle de lutter contre la montée de la délinquance rurale.
Article écrit par : Jean Lazare Ndiaye.
Mis en ligne : 03/02/2025
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