Washington, Le Caire, Riyad « Groenland, Panama, Canada et maintenant Gaza : le soleil ne se couchera jamais sur l’empire colonial de Trump », ironise le Washington Post. Une pique qui résume l’indignation générale suscitée par la dernière annonce du président américain concernant la bande de Gaza.
Lors d’une conférence de presse à la Maison-Blanche aux côtés du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, Donald Trump a déclaré que « les États-Unis prendront le contrôle de la bande de Gaza », évoquant le déplacement de la population palestinienne sans préciser les modalités de cette opération controversée. Selon le Wall Street Journal, aucune clarté n’a été apportée quant à l’exercice futur de la souveraineté sur le territoire.
La réaction ne s’est pas fait attendre. Le New York Times rapporte que cette proposition a suscité une vague de protestations à travers le Moyen-Orient et au sein de la communauté internationale. « La Jordanie, l’Égypte, l’Arabie saoudite et l’ensemble du monde musulman ont clairement fait savoir que cette idée délirante était inacceptable », souligne le quotidien américain.
À Paris, Le Monde s’interroge sur la portée réelle de ces propos. « Donald Trump est-il sérieux ou cherche-t-il simplement à remodeler les termes du débat selon son habitude ? » Le quotidien français rappelle que le président américain envisage Gaza comme un « site de démolition » et promet d’en faire « la Riviera du Moyen-Orient », dans une vision qui fait fi des réalités historiques et humaines du conflit.
Au Royaume-Uni, le Times met en lumière les conséquences politiques immédiates de cette annonce. « Bluff ou pas, un seul homme en profite : Benjamin Netanyahou. » Le Premier ministre israélien, sous pression au sein de sa propre coalition, trouve dans cette proposition une occasion de réorienter le débat et de temporiser face aux menaces de défections dans son gouvernement.
Parallèlement, l’influence croissante d’Elon Musk dans l’administration Trump inquiète de plus en plus. L’éditorial du journal espagnol El Pais dénonce une concentration excessive des pouvoirs entre les mains de l’homme d’affaires. Libération, à Paris, va plus loin, qualifiant Musk de « liquidateur », un exécutant sans mandat démocratique d’une politique de démantèlement des institutions fédérales américaines. « Ce coup de force administratif a des allures de coup d’État », s’alarme le quotidien français.
L’avenir de cette proposition explosive reste incertain. Mais une chose est sûre : Washington a déjà mis le feu aux poudres sur la scène internationale.
Article écrit par : Jean Lazare Ndiaye.
Mis en ligne : 05/02/2025
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