Les quotidiens reçus jeudi à NotreContinent mettent en exergue la levée de boucliers contre la proposition de loi portant interprétation de la loi d’amnistie et la décision du gouvernement d’annuler plusieurs lotissements dans les régions de Dakar, Thiès et Saint-Louis en raison du « non-respect des procédures ».
À propos du projet de loi d’interprétation, L’Info note que « l’opposition crie haro sur le pouvoir ».
« À la place d’une loi abrogeant totalement la loi d’amnistie, le pouvoir, à travers l’Assemblée nationale, a opté pour une loi interprétative, proposée par le député du Pastef, Amadou Ba. Ce qui a soulevé un énorme tollé au sein de la classe politique et de la société civile, où l’opinion la mieux partagée est l’abrogation pure et simple de ladite loi », écrit le journal.
La publication souligne que « parmi les premiers indignés figure le député de l’opposition Thierno Alassane Sall, dont la proposition de loi portant abrogation de la loi d’amnistie a été “déchirée” par le bureau de l’Assemblée nationale ».
De son côté, WalfQuotidien constate que « le pouvoir n’est pas dans la logique d’abroger la loi d’amnistie ». Selon le journal, « contrairement à leurs promesses de campagne, le Premier ministre, Ousmane Sonko, et ses camarades continuent de semer la confusion. En atteste la proposition de loi interprétative déposée par Amadou Ba N°2. À la place d’une abrogation pure et simple, il a opté pour une interprétation d’une loi claire ».
L’auteur de l’article rappelle que « la loi d’amnistie n° 2024-09 du 13 mars 2024 avait pour ambition d’effacer des faits susceptibles de qualification criminelle ou correctionnelle commis en rapport avec les événements politiques qui ont traversé le Sénégal de 2021 à 2024 ».
Il explique que « la présente loi interprétative vise à clarifier le sens et la portée de certaines dispositions de la loi antérieure, notamment en ses articles 1 et 3, puis à adapter le corpus juridique interne aux conventions internationales auxquelles le Sénégal a adhéré et qui s’imposent au législateur ».
Selon L’As, « depuis hier, les commentaires fusent dénonçant une “volonté manifeste” du régime de détourner le débat réel portant sur l’abrogation vers une interprétation ».
Le journal évoque aussi la « posture changeante du Pastef » sur cette question. « L’attitude du Pastef sur la loi d’amnistie laisse apparaître des équivoques. D’une promesse électorale d’abroger cette loi adoptée dans une séance plénière houleuse, marquée par un contexte préélectoral lourd, le parti au pouvoir semble reculer. Il a décidé, en lieu et place, d’introduire une loi interprétative. Une attitude qui nourrit des soupçons sur le rôle du pouvoir actuel dans les émeutes politiques qui ont frappé le Sénégal entre mars 2021 et février 2024 », écrit L’As.
Cette révision partielle de la loi enflamme les débats, constate Vox Populi, qui signale que le député Guy Marius Sagna (Pastef) a annoncé qu’il allait introduire « un amendement pour plus de précision ».
Annulation de lotissements : l’État serre la vis
Les quotidiens mettent également en lumière la décision du gouvernement d’annuler plusieurs lotissements dans les régions de Dakar, Thiès et Saint-Louis pour « non-respect des procédures ».
« L’État ne lâche pas les propriétaires des lotissements “illégaux” dans ces régions. En Conseil des ministres, hier, des mesures portant annulation de tout ou partie des attributions de ces lotissements ont été prises », rapporte WalfQuotidien.
Le Soleil, pour sa part, titre : « L’État fait table rase ». Mais Le Quotidien tempère : « L’État fait du surplace ».
« Le Premier ministre a annoncé hier une série de mesures correctives en Conseil des ministres pour faire face aux abus dans le foncier. Ces mêmes mesures avaient déjà été annoncées en janvier par Ousmane Sonko himself », rappelle le journal.
Article écrit par : Mariama Ba
Mis en ligne : 13/03/2025
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