Le premier vol transportant des migrants clandestins vers la base militaire de Guantanamo a eu lieu mardi, conformément à la volonté de Donald Trump, qui prévoit la création d’un centre de rétention pour 30 000 migrants sur cette enclave américaine située sur la côte sud-est de Cuba.
Ce vol a marqué le début du transfert de migrants clandestins vers la base militaire de Guantanamo, un site devenu un symbole des excès de la lutte antiterroriste, selon des responsables américains.
Trump, qui a relancé une vaste offensive anti-immigration dès son retour au pouvoir, avait annoncé, moins d’une semaine auparavant, son projet de créer un grand centre de rétention pour 30 000 migrants à Guantanamo, une base connue pour sa prison militaire ouverte après les attentats du 11 septembre 2001.
Le centre de rétention, déjà existant mais que Trump envisage de porter à sa « pleine capacité », est séparé de la prison, où se trouvent encore 15 détenus. Selon un responsable du ministère américain de la Défense, ce premier vol a transporté « une douzaine de clandestins considérés comme très dangereux ». Ces migrants seront hébergés dans ce centre, mais à l’écart des détenus de « grande valeur », souvent accusés de terrorisme.
Karoline Leavitt, porte-parole de la Maison Blanche, a indiqué sur Fox Business que les premiers vols en provenance des États-Unis vers Guantanamo étaient déjà en cours mardi.
Le ministre de la Défense Pete Hegseth a, quant à lui, qualifié Guantanamo de « l’endroit parfait » pour accueillir ces migrants sans papiers lors d’une visite à la frontière avec le Mexique.
Le président cubain Miguel Diaz-Canel a dénoncé un « acte brutal » après l’annonce de cette mesure par Donald Trump fin janvier, qualifiant la démarche d’illégale sur un territoire cubain occupé par les États-Unis.
La prison militaire de Guantanamo, qui a ouvert en janvier 2002 sous l’administration de George W. Bush, est devenue un symbole des abus dans la lutte contre le terrorisme, notamment en raison de ses conditions de détention extrêmes et de la torture.
Les présidents démocrates Barack Obama et Joe Biden ont tous deux envisagé sa fermeture, sans y parvenir. Depuis son ouverture, près de 800 détenus, dont un maximum de 680 en 2003, sont passés par cette prison. De plus, le New York Times a révélé en septembre dernier, sur la base de documents gouvernementaux, que la base militaire était utilisée depuis des décennies pour incarcérer certains migrants interceptés en mer.
Article écrit par : Claire Mendy
Mis en ligne : 05/02/2025
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