Difficile d’échapper à Donald Trump. Jour après jour, l’ancien président américain monopolise l’espace médiatique, trustant les Unes des journaux et alimentant analyses et éditoriaux. Son influence dépasse les frontières des États-Unis, cristallisant les tensions sur la scène internationale.
Aux États-Unis, la presse se fait l’écho des prises de position controversées de Trump. The New York Times revient sur ses propositions pour Gaza, soulignant les efforts de son administration pour tempérer ses déclarations. The Washington Post, de son côté, s’inquiète de l’impact des projets du Département de l’efficacité gouvernementale, dirigé par Elon Musk, sur les fonctionnaires fédéraux. Quant au Wall Street Journal, il met en lumière le chaos au sein du FBI, provoqué par les expulsions massives décidées par Trump.
Les manifestations contre ses politiques se multiplient, comme le rapporte The Boston Globe, suivi de Newsweek, qui documente la colère de milliers d’Américains descendus dans la rue.
L’écho de la politique trumpienne résonne bien au-delà des États-Unis. À Tel Aviv, Haaretz titre : « Trump, sauveur de la droite israélienne, mais ses promesses pour Gaza sont irréalistes », tandis que le Jerusalem Post adopte une posture opposée : « Ne rejetons pas si vite la vision de Trump pour Gaza ».
Au Canada, Le Devoir juge son plan « une très mauvaise idée », tandis qu’au Royaume-Uni, The Guardian relaie les inquiétudes du secrétaire général de l’ONU, António Guterres, qui met en garde contre un risque de « nettoyage ethnique ». El País, en Espagne, voit dans Trump « le porteur du rêve historique de l’extrême droite israélienne » et dénonce une atteinte au droit international.
En France, Le Monde va plus loin et titre sans détour : « Trump et Gaza : un projet de nettoyage ethnique », dénonçant un alignement sur les franges les plus radicales de la politique israélienne. Dans une tonalité alarmiste, Libération parle de « Trump, l’agent du chaos », soulignant que ses déclarations provoquent une onde de choc médiatique, détournant l’attention des mesures qu’il impose discrètement au cœur du système fédéral.
Si les médias scrutent Trump, ce dernier ne cache pas son hostilité envers une presse qu’il qualifie de « mensongère et indésirable ». Selon une enquête du Süddeutsche Zeitung, son administration aurait multiplié les pressions sur les journalistes critiques, allant jusqu’à envisager l’expulsion des correspondants étrangers.
Certaines figures de son entourage n’hésitent plus à attaquer directement la presse internationale. Marjorie Taylor Greene s’est récemment moquée de l’accent de la journaliste de France 24, Sonia Dridi, suggérant même d’« expulser toute la presse étrangère ». Trump lui-même s’est illustré par une remarque condescendante envers une journaliste afghane, lors d’une conférence avec Benjamin Netanyahu : « Vous avez une belle voix et un bel accent, mais je ne comprends pas un mot de ce que vous dites », avant de clore abruptement la discussion.
Entre provocations, affrontements et polémiques, Trump continue d’imposer son tempo médiatique, au risque d’un bras de fer permanent avec la presse. Une stratégie rodée qui, bien loin de l’affaiblir, semble surtout renforcer son emprise sur l’opinion publique.
Article écrit par : Pathé Ndiaye.
Mise en ligne : 06/02/2025
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