La situation actuelle au Sénégal semble marquée par une tendance préoccupante : le mariage devient un concours où la durée moyenne avant le divorce ne dépasse pas deux ans. Ce phénomène, bien que préoccupant, n’est pas propre au Sénégal et rappelle des tendances observées ailleurs, comme la baisse du nombre de mariages en Chine en raison de considérations économiques. Pourquoi les unions se dissolvent-elles si rapidement ? Quels sont les facteurs qui expliquent cette instabilité conjugale ?
L’une des causes majeures de ces divorces précoces réside dans la pression sociale et familiale qui pousse les jeunes à se marier sans réelle préparation. Dans un contexte où le mariage est perçu comme une étape incontournable de la vie adulte, beaucoup s’engagent dans cette voie sous l’influence des attentes extérieures plutôt que par conviction personnelle. Une fois confrontés à la réalité du quotidien conjugal, les incompatibilités émergent, menant souvent à des séparations rapides.
Les difficultés économiques jouent également un rôle clé. Comme en Chine, où le coût de la vie dissuade de nombreux jeunes couples de fonder une famille, au Sénégal, les contraintes financières pèsent lourdement sur les unions. L’absence de stabilité économique, le chômage et la pression pour maintenir un certain train de vie créent des tensions insurmontables pour de nombreux couples. L’argent, loin d’être un simple détail, devient alors un facteur déterminant dans la durabilité des mariages.
Par ailleurs, l’évolution des mentalités et des attentes en matière de mariage contribue aussi à cette recrudescence des divorces. Les nouvelles générations, influencées par les réseaux sociaux et les médias, idéalisent souvent la vie de couple et recherchent une satisfaction immédiate. Dès que les conflits apparaissent, au lieu d’opter pour le dialogue et la patience, beaucoup préfèrent rompre rapidement, estimant qu’ils méritent mieux ailleurs. La notion d’engagement à long terme semble perdre de sa valeur face à une société où l’individualisme prend le pas sur le compromis.
Il est urgent de repenser l’éducation sentimentale et la préparation au mariage pour éviter que cette tendance ne s’aggrave. Sensibiliser les jeunes aux réalités de la vie à deux, encourager la communication et l’accompagnement psychologique avant et après le mariage pourraient permettre de réduire ce phénomène. Un mariage réussi ne repose pas uniquement sur l’amour initial, mais aussi sur une compréhension mutuelle et une capacité à surmonter les épreuves ensemble. Faute de quoi, le mariage continuera d’être un événement éphémère, vidé de son essence première.
Article opinion écrit par la créatrice de contenu : Yvonne Diatta.
Mis en ligne : 11/02/2025
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