Dans une déclaration publique, l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) a opposé une fin de non-recevoir à toute initiative de dialogue politique en dehors des processus de paix de Luanda et de Nairobi. Le parti présidentiel dénonce une tentative de légitimation du M23-AFC, qu’il qualifie de mouvement « terroriste », et rejette toute implication de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) et de l’Église du Christ au Congo (ECC).
Le bihebdomadaire Congo Nouveau regrette l’inflexibilité du parti de Félix Tshisekedi, estimant que l’UDPS aurait pu laisser la démarche des prélats suivre son cours en parallèle des négociations en cours. « Avoir deux fers au feu aurait été une option plus stratégique face au risque d’enlisement du schéma Luanda-Nairobi », analyse le journal.
De son côté, Ouragan met en avant la méfiance de l’UDPS envers les Églises, qu’elle accuse d’ingérence politique. « La RDC est un État laïc, rappelle le parti. Les pères spirituels ont outrepassé leur mission en menant des initiatives qui relèvent du champ politique. »
Selon Econews, en se rendant à Goma pour écouter les revendications du M23, la Cenco et l’ECC auraient, volontairement ou non, validé la thèse rwandaise d’un conflit purement interne à la RDC. Une perception qui, selon le journal, affaiblit la position de Kinshasa et suscite des interrogations quant aux véritables objectifs de cette médiation.
Alors que les consultations se poursuivent, le tabloïd met en garde contre une initiative qui pourrait brouiller les négociations officielles et offrir aux rebelles une plateforme pour imposer leurs conditions.
Assassinat de Delcat Idengo : une voix contestataire réduite au silence
Le monde de la musique et du militantisme est en deuil. Delphin Katembo Vinywasi, alias Delcat Idengo, a été abattu à Goma alors qu’il tournait le clip de sa dernière chanson Bunduki za Kwetu (« Les armes de chez nous »).
Le rappeur, connu pour ses textes engagés contre l’occupation du M23 et la violence des groupes armés, aurait été exécuté d’une balle dans la tête par des combattants rebelles, selon des sources locales. Des images de son corps ensanglanté circulent sur les réseaux sociaux, provoquant une vague d’indignation.
Condamné en 2021 à dix ans de prison pour « outrage au chef de l’État » et « démoralisation de l’armée », Delcat Idengo incarnait la voix des opprimés, un artiste que ni la prison ni les menaces n’avaient réduit au silence… jusqu’à ce funeste 13 février.
Entre tensions diplomatiques, stratégies politiques et drames humains, la situation en RDC continue de susciter de vifs débats
Article écrit par : Jean Lazare Ndiaye.
Mis en ligne : 15/02/2025
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