Le retour de Donald Trump sur la scène internationale bouscule les relations mondiales et impose un nouveau modèle dans les domaines sécuritaires, économiques et commerciaux. Dans ce contexte de réajustement des priorités mondiales, le Président Macky Sall a pris la parole pour réaffirmer l’importance stratégique de l’Afrique.
Il a décrit le continent comme un acteur incontournable dans les enjeux mondiaux à venir, soulignant son immense potentiel, notamment sur les questions de ressources naturelles, de démographie et de développement économique. Pourtant, dans un contexte de tensions géopolitiques, est-ce que l’Afrique sera réellement à la hauteur de ses ambitions ou sera-t-elle encore une fois éclipsée par des dynamiques extérieures ?
Le discours de Macky Sall, loin de se contenter d’une vision idéalisée, tente de marquer un tournant. Il met en avant la nécessité d’un « partenariat gagnant-gagnant » avec les grandes puissances, et notamment avec la nouvelle administration américaine. En d’autres termes, l’Afrique doit passer d’un rôle de bénéficiaire passif à celui d’un acteur autonome dans la définition de son développement. Ce message d’espoir, qui contraste avec le pessimisme ambiant, semble vouloir sortir de l’ombre des anciennes logiques d’aide au développement, pour introduire un modèle plus équilibré. Mais, pour que cette vision prenne forme, la coopération internationale doit véritablement évoluer.
L’appel du Président Sall pour un cadre de gouvernance mondiale rénové va dans ce sens. Il reconnaît que le continent africain ne peut plus se permettre de dépendre des subventions internationales pour assurer sa prospérité. En insistant sur la nécessité de développer un marché des capitaux, il soulève la question de la mobilisation des ressources internes et de l’établissement de partenariats efficaces. Les jeunes, les femmes et les ressources naturelles sont au cœur de cette vision de transformation. Mais cela ne reste-t-il qu’une vision sans action concrète ? En l’état actuel, l’Afrique dispose-t-elle vraiment des instruments nécessaires pour répondre à cet appel ?
La réticence de certains à investir massivement dans le continent demeure. L’instabilité politique, les défis de gouvernance et la question de la dette sont des obstacles qui pèsent lourdement sur le développement. Pourtant, Macky Sall semble persuadé qu’une Afrique dynamique, en particulier sa jeunesse, saura transformer ces défis en opportunités. La question demeure de savoir dans quelle mesure le contexte mondial actuel, sous l’influence de puissances comme les États-Unis, permettra réellement à l’Afrique d’intégrer des chaînes de valeur mondiales sur un pied d’égalité.
Enfin, le voyage du Président Sall à Cape Town et son entretien avec les leaders du G20 sur la question de la dette illustrent bien l’orientation stratégique de son mandat. Il ne s’agit plus seulement de présenter les richesses du continent, mais de plaider pour un modèle plus juste de relations économiques. Si l’Afrique veut se libérer de la tutelle des aides internationales, elle devra réinventer ses rapports avec les grands acteurs économiques et renforcer ses propres structures internes. Le chemin est semé d’embûches, mais la direction semble claire : l’Afrique, autonome et prospère, peut devenir un acteur clé sur la scène mondiale.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Ousseynou Wade.
Mis en ligne : 10/03/2025
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