En six mois, près de 42 000 Koweïtiens ont perdu leur nationalité, un phénomène sans précédent dans ce pays du Golfe.
Sous le règne de l’émir Mechaal Al-Ahmad Al-Jaber Al-Sabah, cette déchéance s’inscrit dans un tournant autoritaire, après la suspension du Parlement en juin 2024 et une révision constitutionnelle visant à éliminer les blocages politiques.
La législation de décembre 2023 a facilité la révocation pour « malhonnêteté » ou « menaces à la sécurité de l’État », touchant aussi bien des citoyens naturalisés que des opposants politiques.
Le Koweït interdit la binationalité, et de nombreux binationaux, notamment des femmes naturalisées, se retrouvent désormais apatrides, perdant leurs droits sociaux, y compris l’accès aux soins et à l’éducation publique. En mars 2024, 464 citoyens ont été déchus en une journée, dans un contexte où l’opposition politique est également visée.
Ces mesures massives de déchéance sont perçues comme un moyen de réduire les dépenses de l’État et de maintenir la stabilité face à des tensions économiques. Les réformes économiques promises par l’émir peinent à se concrétiser, alimentant l’inquiétude et l’angoisse parmi les Koweïtiens.
Article écrit par : Amadou Ba
Mis en ligne : 13/03/2025
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