Le préfet de police de Paris a demandé jeudi aux organisateurs du concert « Solidarité Congo », prévu le 7 avril à la salle Accor Arena (Bercy), de le reporter à une autre date.
Cette demande fait suite à des préoccupations concernant les risques de troubles à l’ordre public, associés à la tenue de l’événement le jour de la commémoration internationale du génocide rwandais. Si le concert n’est pas reprogrammé, le préfet a indiqué qu’il lancerait une procédure d’interdiction.
Des associations rwandaises ont réclamé depuis plusieurs semaines le report de ce concert en raison de la signification particulière de la date du 7 avril. Ce concert, qui vise à soutenir les enfants victimes du conflit dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC), pourrait exacerber les tensions entre les communautés rwandaise et congolaise à Paris.
Dans une lettre datée du 10 mars, mais rendue publique seulement mardi, la Ville de Paris a également demandé au préfet d’interdire l’événement à cette date. La veille, les organisateurs avaient confirmé leur intention de maintenir le concert, qui verra la participation d’artistes renommés comme Gims, Youssoupha et Gazo.
La mairie de Paris a exprimé ses préoccupations concernant des troubles à l’ordre public, citant les tensions croissantes entre les communautés concernées. Elle a également souligné que des propos haineux échangés sur les réseaux sociaux en lien avec l’événement avaient renforcé la nécessité d’annuler le concert si celui-ci devait se tenir le 7 avril.
Le conflit dans l’est de la RDC, qui dure depuis 30 ans, est exacerbé par les violences de groupes armés et les implications de pays voisins. Ces violences se sont intensifiées récemment avec l’offensive du groupe M23, soutenu par des troupes rwandaises. Plus de 100 000 personnes ont fui la zone ces trois derniers mois, selon l’ONU.
Le génocide des Tutsis en 1994, qui a fait au moins 800 000 morts, principalement des Tutsis, est à l’origine du conflit. L’Unicef, qui devait bénéficier des fonds générés par le concert, s’est désolidarisée de l’événement, jugeant incompatible la tenue d’un concert caritatif le jour de la commémoration du génocide.
Article écrit par : Yann Kabou
Mis en ligne : 27/03/2025
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