La récente annonce du gouvernement sénégalais concernant la réduction du prix du riz brisé ordinaire, de 60 F CFA par kilogramme, soit une baisse de 410 à 350 F CFA à partir du 3 avril 2025, a été accueillie favorablement par les consommateurs. En période de hausse généralisée des prix, chaque baisse semble être une bouffée d’air frais, un rayon de soleil pour des ménages de plus en plus pressés par les difficultés économiques. Cependant, il convient de se poser la question : cette mesure est-elle suffisante et, surtout, durable dans un contexte où les défis économiques sont bien plus profonds et structurels ?
Il est indéniable que la réduction du prix du riz, produit de première nécessité, constitue un soulagement pour de nombreux Sénégalais, surtout dans un climat économique marqué par une inflation galopante. Toutefois, cet ajustement ponctuel ne résout en rien les causes profondes de la précarité de nombreux ménages sénégalais. La baisse du prix d’un produit phare comme le riz, bien qu’appréciée, n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan des défis économiques que traverse le pays. À long terme, il est essentiel que le gouvernement envisage une approche plus globale, afin de soutenir durablement le pouvoir d’achat des Sénégalais.
La baisse des prix doit être inscrite dans une stratégie économique plus large. En effet, elle ne peut se limiter à des ajustements temporaires dictés par les fluctuations des prix mondiaux. Pour que cette mesure ait un impact réel et durable, elle doit s’accompagner de réformes structurelles. L’une des priorités doit être de renforcer l’agriculture locale, une voie d’indépendance face à la dépendance excessive aux importations. Le développement de l’agriculture sénégalaise pourrait permettre de produire davantage de riz localement et réduire ainsi les coûts liés aux importations, un facteur clé de la volatilité des prix. Il est impératif que les politiques économiques du Sénégal visent à renforcer la compétitivité du marché et à assurer une meilleure stabilité des prix sur le long terme.
Les autorités politiques doivent saisir l’opportunité de cette baisse des prix pour initier des réformes structurelles et rendre l’économie sénégalaise plus résiliente et inclusive. La réduction du prix du riz ne doit pas être utilisée comme un simple levier politique, un outil pour récolter des dividendes à court terme. Loin d’être un simple geste symbolique, cette mesure devrait être accompagnée d’une vision à long terme, avec des actions concrètes pour améliorer de manière durable les conditions de vie des Sénégalais. Les politiques économiques doivent aller au-delà des effets de communication et se concentrer sur des solutions pérennes qui répondent aux attentes profondes des citoyens.
Le peuple sénégalais, plus que jamais, doit devenir un acteur de son propre destin économique. Plutôt que de se contenter de réagir passivement aux baisses de prix dictées par le marché mondial, il est temps de prendre les devants. L’agriculture durable, l’industrialisation locale et la mise en place de politiques économiques cohérentes sont les clés pour garantir une croissance économique inclusive, réduisant ainsi les inégalités et assurant un avenir prospère pour tous.
La baisse du prix du riz est un geste qui va dans la bonne direction, mais elle ne doit pas être le point d’orgue des politiques économiques. L’essentiel réside dans la capacité du gouvernement à transformer cette mesure ponctuelle en un levier pour un développement à long terme. Si les Sénégalais méritent sans doute des gestes immédiats pour alléger leur quotidien, ils méritent surtout des solutions durables et de véritables réformes qui amélioreront leur pouvoir d’achat et garantiront leur bien-être dans les années à venir. Il est impératif que le gouvernement ne perde pas de vue les enjeux structurels de l’économie sénégalaise pour assurer un avenir plus stable et équitable pour tous.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Ousmane Ndiaye.
Mis en ligne : 02/04/2025
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