Une scène de chaos s’est déroulée ce matin à Poste Thiaroye. Plus d’une centaine de mécaniciens et petits commerçants, installés depuis des années, ont été contraints de quitter les lieux qu’ils occupaient, après une intervention musclée menée sous la supervision de la police.
La violence de l’opération, qui a vu la destruction d’ateliers, de cantines et d’étals, suscite une vague d’indignation parmi les riverains et ravive les préoccupations sur la précarité des jeunes dans les zones urbaines.
Au cœur du quartier, l’atmosphère est lourde. Les habitants, choqués et désorientés, assistent impuissants à l’expulsion de ceux qui occupaient ce site depuis plusieurs années. Les mécaniciens, qui utilisaient cet espace comme principal lieu de travail, ont vu leurs outils et leurs petites structures démolis sous les yeux des policiers et des autorités locales. Le sol, désormais jonché de débris, témoigne du chaos provoqué par l’expulsion brutale.
Le terrain en question est revendiqué par un promoteur immobilier qui affirme en être le propriétaire légitime. Appuyé par les forces de l’ordre, l’opération de déguerpissement a été lancée sans ménagement, provoquant la colère de ceux qui voient dans cette expulsion une attaque à leur survie quotidienne. Les cantines de nourriture, les ateliers de mécanique, les étals des commerçants de rue, tout a été détruit sans offrir la moindre alternative.
Matar Niang, l’un des porte-parole des sinistrés, ne cache pas son amertume. « Ce site est notre gagne-pain. On y travaille depuis des années. Aujourd’hui, on nous chasse sans solution de repli. Nous demandons l’intervention urgente du Premier ministre et du président de la République », a-t-il déclaré, visiblement bouleversé par cette situation inacceptable.
La détresse est palpable chez les habitants et les commerçants du quartier. Certains vont jusqu’à évoquer les conséquences dramatiques de ce type d’expulsion, qui, selon eux, contribue à accentuer l’émigration irrégulière des jeunes. « Quand on n’a plus rien à perdre, on prend la mer », confie, abattu, un jeune mécanicien qui vient de perdre son travail et son espace vital. Ces expulsions, menées sans mesures d’accompagnement, semblent nourrir un sentiment de désespoir, poussant certains à envisager des choix extrêmes.
Cet incident met en lumière une fois de plus la précarité des jeunes dans les zones urbaines, souvent pris au piège dans un cycle de pauvreté et d’incertitude. Les autorités devront-elles répondre à cette colère grandissante avant que la situation ne dégénère davantage ?
Article écrit par : Sophie Diop
Mis en ligne : 10/04/2025
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