Dans l’univers tapageur des réseaux sociaux, un mensonge est devenu la norme : celui d’une vie parfaite, millimétrée, lustrée, sans taches ni chaos. Et les plus grands artisans de cette fiction, ce sont les influenceurs.
Oui, ces vendeurs de rêve 2.0 qui nous font croire que leur quotidien est une succession de petits-déjeuners esthétiques, de voyages offerts et de couples sans disputes. Il est temps d’ôter les filtres et de regarder la vérité en face : ces gens mentent. Délibérément. Fréquemment. Et dangereusement.
Ne nous méprenons pas : il ne s’agit pas ici de montrer le « beau » ou de partager les bons moments tout le monde le fait. Le problème, c’est que chez ces influenceurs, tout est orchestré. Ils ne vivent plus, ils scénarisent. Ils transforment leurs appartements en décors de cinéma, leurs enfants en accessoires marketing, et leurs émotions en stratégies d’engagement. Derrière chaque sourire « spontané », il y a une lumière ring, un placement de produit, et dix prises pour « faire naturel ».
Le pire ? Beaucoup prétendent à l’authenticité. « Je suis juste moi-même », disent-ils, les poches pleines de codes promo. Non, tu n’es pas toi-même. Tu es un personnage.
Certains diront que c’est inoffensif. Que c’est juste du rêve. Faux. Ce rêve est toxique. Il engendre une comparaison constante, vicieuse, cruelle. Des ados et des adultes aussi se comparent à des illusions Photoshopées, à des journées qui n’existent pas, à des corps retouchés, à des couples idéalisés. Et quand ils ne peuvent pas suivre, ils se sentent ratés.
Ce n’est pas de l’inspiration. C’est du sabotage psychologique. C’est mettre un standard inatteignable sur la tête de milliers de gens et leur dire : « Si tu n’y arrives pas, c’est que tu ne travailles pas assez. » Alors qu’eux, ces influenceurs, reçoivent tout gratuitement, et trichent à chaque étape.
Ils ont des centaines de milliers, parfois des millions de followers. Des gamins, des jeunes adultes, des gens vulnérables. Et ils continuent à vendre du faux, à faire croire que la vie est un feed Instagram où tout est propre, coloré, et sous contrôle. Mais la vraie vie, elle, est bordélique. Elle est faite de doutes, de galères, de peau sans filtre, de fatigue, de journées sans rien poster. C’est ça, être humain
Quand on a une telle audience, on a une responsabilité. Et continuer à entretenir une illusion aussi grossière, ce n’est pas seulement malhonnête. C’est immoral.
Alors non, ce n’est pas « juste du contenu ». Ce n’est pas « juste des stories ». C’est un miroir déformant qui rend malade. Il est grand temps que ça cesse. Assez de cette dictature de la perfection numérique. Assez de ces mensonges en stories sponsorisées. Assez de ces existences trafiquées.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Raymond Fall.
Mis en ligne : 14/04/2025
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