Il est temps de dire les choses clairement : ce regain de tension entre l’Algérie et la France est le symptôme d’un échec diplomatique chronique, qui, une fois de plus, fait payer à l’économie les frais d’une guerre d’ego entre États.
Alors que les peuples attendent des emplois, des investissements, des ponts économiques durables entre les deux rives de la Méditerranée, les gouvernements, eux, s’enlisent dans des logiques de représailles stériles. Le résultat ? Des visites annulées, des opportunités sacrifiées, et surtout, une jeunesse algérienne à qui l’on ferme encore la porte au développement.
C’est un fait : l’annulation de la visite du PDG de CMA-CGM à Alger, puis celle du patronat algérien à Paris, n’est pas un simple incident de calendrier. C’est le reflet d’un choix politique assumé : faire primer les querelles diplomatiques sur l’intérêt des populations. On expulse des diplomates, on riposte, et dans cette surenchère absurde, ce sont les entrepreneurs, les salariés, les futurs partenaires économiques qui trinquent.
Cette politique de l’orgueil et de la crispation n’a que trop duré. Elle perpétue une posture postcoloniale mal digérée, faite de défiance, de calculs électoralistes et de symboles creux. Pendant que les officiels jouent à la diplomatie du bras de fer, les vrais enjeux – portuaires, énergétiques, environnementaux, humains – sont relégués au second plan.
On nous avait promis un “partenariat d’égal à égal”. Une “nouvelle ère” des relations franco-algériennes. Mais dans les faits, la moindre étincelle politique suffit à faire vaciller tout projet commun. C’est non seulement irresponsable, c’est insultant pour ceux qui croient encore au dialogue économique comme levier de paix, de prospérité partagée, et de dignité retrouvée.
Soyons clairs : on ne construit pas une coopération durable à coups d’annulations et de coups de menton. On ne crée pas de valeur en sabotant les liens commerciaux et industriels. Et surtout, on ne répondra pas aux urgences économiques de la jeunesse maghrébine en transformant chaque désaccord en rupture.
Nous appelons à une rupture, oui. Mais une rupture avec l’immaturité diplomatique. Une rupture avec la logique punitive. Une rupture avec la diplomatie du court-terme.
Il est temps que l’économie reprenne sa juste place : celle d’un outil au service des peuples, pas d’un champ de bataille pour dirigeants frustrés. Ni l’Algérie, ni la France ne peuvent se permettre de sacrifier leurs partenariats économiques sur l’autel d’un nationalisme à géométrie variable.
Ce que nous voulons, c’est une diplomatie économique responsable, transparente, qui ne cède pas au chantage ni à la politique du coup d’éclat. Une diplomatie qui protège les projets structurants, les emplois, et surtout l’avenir. Car ce sont les peuples qui paient le prix de l’orgueil des puissants.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Jean Paul.
Mis en ligne : 18/04/2025
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