Depuis des siècles, la fève de cacao fascine le monde. Symbole de richesse dans les civilisations précolombiennes, monnaie d’échange, élixir sacré, puis star de l’industrie chocolatière, elle n’a jamais quitté le devant de la scène.
Aujourd’hui encore, son aura persiste, portée par une double image : celle d’un super-aliment aux vertus antioxydantes, et celle, plus obscure, d’un produit qui, mal consommé ou mal transformé, peut nuire à la santé autant qu’à l’environnement.
Sur le plan des bienfaits, les arguments sont solides. Riche en flavonoïdes, en magnésium, en fer et en théobromine, la fève de cacao pure est une bombe nutritionnelle. Elle stimule la circulation sanguine, protège le cœur, favorise la concentration et agit positivement sur l’humeur. Certains chercheurs évoquent même son potentiel dans la prévention des maladies neurodégénératives. Pour les adeptes du bien-être naturel, croquer quelques fèves de cacao cru revient presque à méditer par la nutrition.
Mais cette euphorie mérite d’être tempérée. Car le cacao, tel que nous le consommons majoritairement – à travers des tablettes de chocolat industriel ou des poudres sucrées – est loin de garder intactes ses promesses de santé. Sucre ajouté, graisses transformées, additifs chimiques : ce que l’industrie appelle chocolat est parfois un masque qui cache plus de dangers que de vertus. Diabète, obésité, addiction au sucre… le cacao mal préparé devient un traître alimentaire.
Il faut aussi parler de ce que la fève de cacao fait aux autres, au-delà de notre propre corps. Car derrière chaque carré de chocolat se cache souvent un monde d’injustice : travail des enfants, salaires dérisoires pour les petits producteurs, déforestation massive en Afrique de l’Ouest. À quoi bon un super-aliment si son exploitation repose sur l’exploitation des plus vulnérables ?
Il est donc impératif de repenser notre rapport au cacao. L’apprécier dans sa forme brute ou peu transformée, privilégier les circuits équitables, encourager les marques responsables, et surtout, cesser de confondre chocolat et santé dès que le marketing l’exige.
Oui, la fève de cacao est un trésor. Mais c’est un trésor qu’il faut manier avec lucidité. La modération, la transparence, et une consommation consciente restent les meilleures manières d’en extraire le meilleur, sans subir le pire.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Daniel Bassène.
Mis en ligne : 22/04/2025
—
La plateforme NOTRECONTINENT.COM permet à tous de diffuser gratuitement et librement les informations et opinions provenant des citoyens. Les particuliers, associations, ONG ou professionnels peuvent créer un compte et publier leurs articles Cliquez-ici.