Alors que le Collège des cardinaux se prépare à entrer en conclave, une question s’impose avec de plus en plus d’insistance : l’Église pourrait-elle, pour la première fois dans l’histoire moderne, élire un pape africain ?
Jusqu’ici, aucun Africain n’a accédé au trône de Saint-Pierre à l’époque contemporaine. Pourtant, le poids démographique et spirituel du continent africain fait émerger plusieurs cardinaux comme des prétendants crédibles à la succession de François.
L’Afrique compte aujourd’hui plus de 236 millions de catholiques. Ce chiffre, en constante augmentation depuis les années 1980, témoigne d’un dynamisme ecclésial qui attire désormais l’attention du Vatican. Face à cette vitalité croissante, de nombreux observateurs estiment que le prochain pape pourrait venir du Sud, incarnant une nouvelle étape dans la dimension universelle de l’Église.
Trois cardinaux africains parmi les figures de proue…
À 76 ans, le cardinal Peter Turkson, originaire du Ghana, est l’un des visages familiers de la Curie romaine. Ancien préfet du Dicastère pour le développement humain intégral, et aujourd’hui chancelier des Académies pontificales des sciences, il s’est engagé de longue date pour la justice sociale et climatique. Polyglotte, fin diplomate et théologien averti, il représente une synthèse entre fidélité à la tradition et attention aux défis contemporains. Son profil pourrait séduire un conclave en quête d’une figure rassembleuse et lucide.
Le cardinal Robert Sarah, âgé de 79 ans et originaire de Guinée, est pour sa part un repère au sein de l’aile conservatrice de l’Église. Ancien préfet de la Congrégation pour le culte divin, il s’est distingué par son attachement à la liturgie traditionnelle et aux valeurs morales fondamentales. Issu d’un village reculé de Guinée, sa trajectoire jusqu’au cœur du Vatican lui confère un prestige certain. Malgré son âge avancé, son autorité spirituelle continue d’avoir un écho fort parmi les cardinaux.
Enfin, le cardinal Fridolin Ambongo Besungu, 64 ans, archevêque de Kinshasa, incarne une génération plus jeune. Capucin franciscain, moraliste de formation, il est proche des réalités populaires. Il s’est fait remarquer par ses prises de position fermes contre la corruption et les atteintes aux droits humains. Alliant engagement social et fidélité doctrinale, il s’inscrit dans la continuité du pontificat de François.
Ce conclave pourrait donc marquer un véritable tournant dans l’histoire de l’Église. Alors que le cœur du catholicisme bat de plus en plus fort dans le Sud, l’hypothèse d’un pape africain n’a plus rien d’utopique : elle s’inscrit dans une logique historique et spirituelle.
Si la décision finale repose sur le discernement des cardinaux réunis dans le secret de la chapelle Sixtine, le monde entier et tout particulièrement l’Afrique attend avec ferveur ce moment crucial.
Un pape issu du continent africain ne serait pas qu’un symbole. Il incarnerait l’universalité de l’Église, enracinée dans toutes les cultures et à l’écoute de tous les peuples. Pour nombre de fidèles, ce moment tant attendu pourrait bien être arrivé.
Article écrit par : Madeleine Gueye
Mis en ligne : 23/04/2025
—
La plateforme NOTRECONTINENT.COM permet à tous de diffuser gratuitement et librement les informations et opinions provenant des citoyens. Les particuliers, associations, ONG ou professionnels peuvent créer un compte et publier leurs articles Cliquez-ici.
