Transformation locale du phosphate : Une solution pour l’agriculture - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Agriculture | Par Eva | Publié le 24/04/2025 11:04:20

Transformation locale du phosphate : Une solution pour l’agriculture

Les autorités sénégalaises ont récemment annoncé un ambitieux programme de transformation à grande échelle du phosphate, une ressource stratégique pour la production d’engrais. Le Sénégal, qui dispose d’importants gisements de ce minerai, pourrait ainsi réduire sa dépendance aux importations et soutenir ses agriculteurs. Mais entre les promesses politiques et la réalité du terrain, le chemin semble encore long.

Dans les Niayes, zone considérée comme le poumon agricole du Sénégal, les cultivateurs subissent de plein fouet les aléas climatiques. Après des mois de canicule, la baisse des températures ralentit la croissance des plantes, obligeant les paysans à recourir massivement aux engrais. Mais pour beaucoup, comme les maraîcher de la banlieue de Dakar, le principal défi reste le coût prohibitif de ces intrants.

Pourtant, le Sénégal ne manque pas de phosphate. La région de Thiès abrite d’importants gisements exploités depuis des décennies. Une société publique y transforme cette matière première en engrais, mais sa production environ 250 000 tonnes par an selon le Système d’Information Energétique du Sénégal reste insuffisante. À titre de comparaison, les usines de Darou produisent près de 600 000 tonnes d’acide phosphorique, majoritairement destinées à l’exportation.

Cette priorité donnée aux marchés extérieurs crée une distorsion : alors que le pays dispose des ressources nécessaires, les agriculteurs sénégalais peinent à se procurer des engrais à des prix stables. Résultat : les coûts fluctuent, pesant sur les rendements et la sécurité alimentaire.

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Le gouvernement promet désormais d’accélérer la transformation locale du phosphate. Un projet crucial, à condition qu’il ne se limite pas à des annonces. Car aujourd’hui, malgré les ressources disponibles, le Sénégal importe encore des engrais… fabriqués à partir de son propre phosphate exporté à l’état brut. Une aberration économique qui pénalise l’agriculture locale.

Si le programme de transformation aboutit, il pourrait marquer un tournant. Mais pour cela, il faudra :

Prioriser le marché intérieur : Réserver une part significative de la production aux agriculteurs sénégalais avant d’exporter.

Investir dans la recherche agronomique : Adapter les formules d’engrais aux sols et cultures locales.

Mieux réguler les prix : Éviter la spéculation sur les intrants, qui étrangle les petits exploitants.

L’enjeu est de taille : une fertilisation abordable et accessible pourrait booster la productivité agricole, réduire la facture alimentaire et limiter les importations. Mais entre les discours et les actes, le fossé reste à combler. Le phosphate sénégalais doit d’abord profiter aux Sénégalais

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Lamine Wane.
Mis en ligne : 24/04/2025

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