Sam Altman, PDG d’OpenAI, l’a annoncé fièrement : le nombre d’utilisateurs de ChatGPT aurait doublé ces dernières semaines. « 10 % de la population mondiale utilise nos systèmes », déclare-t-il, évoquant près de 800 millions d’utilisateurs à travers le monde.
Mais faut-il vraiment s’en réjouir ? Ce chiffre vertigineux, présenté comme une victoire technologique, sonne aussi comme une alarme.
Car derrière la croissance exponentielle se cache une question fondamentale : à qui appartient l’intelligence artificielle ? Et surtout, au service de qui fonctionne-t-elle ?
Une IA pour tous… ou pour quelques-uns ? Alors que des millions de personnes s’approprient les outils d’OpenAI pour créer, apprendre ou travailler, la concentration de cette puissance entre les mains d’une poignée d’acteurs privés pose un problème démocratique majeur. 800 millions de personnes dépendent aujourd’hui d’un système dont ni les règles, ni les biais, ni les limites ne sont clairement débattus dans l’espace public.
Le modèle d’OpenAI – qui s’est construit, rappelons-le, sur des données massives souvent prélevées sans consentement explicite – est désormais utilisé par une personne sur dix sur la planète. Mais où est la transparence ? Où sont les garde-fous éthiques ?
La vitesse à laquelle l’intelligence artificielle s’impose dans nos vies dépasse largement celle de nos institutions, de nos lois, et même de notre compréhension collective.
Quand une technologie devient indispensable à une telle échelle sans contrôle démocratique, elle devient une menace.
La déclaration triomphante de Sam Altman ne devrait pas nous rassurer. Elle devrait nous réveiller. Ce n’est pas seulement l’usage de l’IA qu’il faut surveiller, c’est sa captation. Si demain, les outils qui façonnent nos décisions, notre créativité, notre travail, notre éducation et notre vie privée sont monopolisés par une poignée d’entreprises, alors c’est notre liberté collective qui est en jeu.
Nous ne devons pas rester spectateurs de cette montée en puissance. Il est urgent d’exiger :
Une régulation forte, transparente et internationale des IA génératives ;
Un accès équitable aux outils, sans condition de ressource ou de localisation ;
Des modèles ouverts, audités, et soumis à débat public.
L’intelligence artificielle ne doit pas devenir l’arme douce du capitalisme de surveillance, ni l’outil d’un néo-colonialisme numérique.
Elle doit rester un bien commun, façonné par et pour les peuples.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Papa Samb.
Mis en ligne : 26/04/2025
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