Longtemps reléguée au second plan derrière les stars des légumes-feuilles comme la laitue romaine ou les épinards, la scarole fait aujourd’hui un retour remarqué dans les assiettes des amateurs de nutrition.
Croquante, légèrement amère, cette chicorée ne laisse pas indifférent. Mais derrière ses belles feuilles vertes se cache un paradoxe : si la scarole a des vertus nutritionnelles indéniables, elle peut aussi susciter certaines réserves, notamment chez les personnes les plus fragiles.
Sur le plan des bienfaits, la scarole mérite largement sa place dans notre alimentation. Riche en fibres, elle participe au bon fonctionnement du transit intestinal et contribue à une sensation de satiété rapide, ce qui peut aider à la régulation du poids. Elle est également une source intéressante de vitamine K, essentielle à la coagulation sanguine, ainsi que de vitamine A et de bêta-carotène, utiles à la santé oculaire et à l’immunité. Ses antioxydants naturels en font un aliment de choix dans la prévention de certaines maladies inflammatoires et chroniques.
Autre atout non négligeable : sa faible teneur en calories. Intégrée dans une alimentation équilibrée, la scarole peut soutenir une démarche diététique saine sans sacrifier la gourmandise. Sa légère amertume, si elle est bien apprivoisée, relève les plats et diversifie agréablement les goûts.
Mais il serait naïf de n’en vanter que les mérites. Comme tout aliment, la scarole n’est pas exempte de zones d’ombre. D’abord, sa richesse en vitamine K la rend problématique pour les personnes sous traitement anticoagulant, qui doivent surveiller leur consommation de légumes-feuilles verts. Ensuite, l’amertume naturelle de la scarole peut provoquer des troubles digestifs chez les individus à l’estomac sensible, en particulier lorsqu’elle est consommée crue en grande quantité.
Par ailleurs, comme beaucoup de légumes à feuilles, la scarole peut accumuler des nitrates si elle est cultivée de manière intensive avec des engrais chimiques. À forte dose, ces composés sont soupçonnés d’être nocifs pour la santé, notamment chez les nourrissons. Il est donc essentiel de privilégier une scarole issue de l’agriculture biologique ou raisonnée.
Enfin, l’hygiène de ce légume reste un point critique : ses feuilles épaisses et serrées peuvent retenir la terre et les bactéries. Un lavage minutieux s’impose, faute de quoi le consommateur risque de troquer les bénéfices santé contre une intoxication alimentaire.
La scarole n’est ni ange ni démon. Elle incarne à elle seule cette complexité de l’alimentation moderne où les vertus nutritionnelles doivent constamment être mises en balance avec les effets secondaires potentiels et les modes de culture. Comme toujours, c’est la modération et la diversité dans l’assiette qui sauvent. La scarole, oui, mais pas à toutes les sauces.
Article opinion écrit par la créatrice de contenu : Yandé Diouf
Mis en ligne : 27/04/2025
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