L’image a fait le tour du monde en quelques minutes ce samedi : Donald Trump et Volodymyr Zelensky, seuls, assis dans l’écrin solennel de la basilique Saint-Pierre. Deux hommes, deux nations en crise, et peut-être, un frémissement d’espoir pour la paix en Ukraine. À Genève, Le Temps s’interroge : « Instant de grâce éphémère ou début réel d’une influence sur le cours des choses ? » Seul l’avenir pourra trancher.
À Bruxelles, Le Soir souligne la portée inattendue de l’événement : « L’enterrement du pape François s’est mué en scène de politique internationale, dans un monde privé d’instances capables de gérer le chaos actuel. »
Faute de déclarations ou de communiqués officiels, les observateurs en étaient réduits à scruter les poignées de main et les gestes rituels. Trump et Macron ont ainsi échangé un « geste de paix » au cours de l’office religieux. « On se contente désormais de très peu », soupire le quotidien belge, qui reste sceptique sur la portée réelle de l’échange entre Trump et Zelensky.
Du côté de Londres, The Times note cependant une légère inflexion : « Il est essentiel que tout accord de paix garantisse la souveraineté ukrainienne et punisse l’agression russe. Trump semble avoir été sensible à l’argumentaire de Zelensky. » Ce dernier a qualifié la rencontre de « hautement symbolique et potentiellement historique ». Mais, comme le souligne le Times, le véritable test sera de voir si Trump comprend que toute paix mal négociée ne ferait que repousser le conflit sans régler le problème de l’annexion de la Crimée.
À Paris, Libération pointe une mise en scène lourde de symboles mais muette sur le fond : « Dans la majestueuse basilique achevée par Michel-Ange, ce face-à-face solennel a réinstallé une atmosphère de secret et de pénombre. » Le quotidien prévient : « Il faut craindre que cette image pieuse ne soit qu’un trompe-l’œil, une scénographie fragile à l’heure où les coups bas politiques pourraient vite reprendre leur droit dès les portes du Vatican franchies. »
Quant aux effets immédiats de cette rencontre, ils restent plus que limités. Quelques heures après, Donald Trump déclarait — à la Une du Guardian — que Zelensky serait prêt à « abandonner la Crimée », avant de saluer l’amélioration de ses relations avec le président ukrainien. Un grand écart qui laisse sceptiques de nombreux observateurs.
Seule lueur d’espoir, selon La Repubblica à Rome : les critiques inhabituelles de Trump envers Vladimir Poutine. « La Russie m’a surpris et déçu », a-t-il déclaré, évoquant les bombardements survenus après des discussions de paix. Un changement de ton que le quotidien italien analyse comme un possible tournant : « Pour la première fois, Trump semble considérer Poutine comme l’obstacle principal à la paix. S’il propose un accord, même favorable à Moscou, et que le Kremlin le refuse, la réaction du président américain pourrait être imprévisible. »
Un frémissement donc, mais encore loin de bouleverser l’équation ukrainienne.
Article écrit par : Amadou Diop
Mis en ligne : 28/04/2025
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