Le gouvernement se targue de lutter contre le trafic de bois et la déforestation, martelant discours, opérations de saisies spectaculaires et quelques plantations symboliques d’arbres. Mais derrière ces effets d’annonce bien huilés, il faut oser poser la vraie question : les mesures actuelles sont-elles réellement à la hauteur du défi environnemental ? La réponse est non, catégoriquement non.
Le trafic de bois prospère sous nos yeux, avec la complicité passive, voire active, de certaines autorités locales et douanières. Des camions chargés de troncs volés traversent des postes de contrôle sans être inquiétés. Où sont les sanctions exemplaires ? Où sont les procès publics ?
On préfère sacrifier quelques boucs émissaires pour calmer l’opinion, pendant que les véritables réseaux mafieux, souvent bien connectés, continuent d’opérer en toute impunité.
Quant aux campagnes de reboisement, elles relèvent plus du symbolisme que d’une stratégie à long terme. On plante, certes. Mais on plante quoi, où, comment, avec quel suivi ? Un arbre planté sans irrigation ni protection n’est qu’un mirage vert sur une terre qui continue de mourir. Il faut une politique rigoureuse de reforestation intégrée, pas une mise en scène annuelle pour la Journée de l’environnement.
Le développement durable ne peut pas se résumer à des slogans creux. Il exige une transformation profonde des politiques agricoles, une limitation stricte de l’exploitation forestière industrielle, un appui massif à l’économie verte, et surtout, une volonté politique de rompre avec la corruption endémique qui sabote toutes les initiatives écologiques.
Aujourd’hui, pendant que le gouvernement communique, la biodiversité disparaît. Les forêts primaires sont mutilées, les écosystèmes dévastés, les populations rurales livrées à elles-mêmes, contraintes de brûler la brousse pour survivre. La situation est alarmante. Le pays est au bord d’un écocide silencieux.
Ce n’est pas d’un verdissement de façade dont nous avons besoin, mais d’un choc politique et moral. Si les autorités veulent réellement protéger l’environnement et garantir un avenir durable, elles doivent passer de l’incantation à l’action radicale. Car à force d’attendre, il ne restera plus rien à sauver.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Aboubacary Dianka.
Mis en ligne : 01/05/2025
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