Dans un contexte déjà tendu, le ministère public a décidé de réagir. Le procureur de la République, Ibrahima Ndoye, a annoncé s’être autosaisi du dossier suite à la vive polémique suscitée par les propos d’Azoura Fall, un influenceur dont la récente sortie a enflammé l’espace public.
En effet, l’influenceur, Azoura Fall longtemps perçu comme proche du camp présidentiel, a violemment attaqué l’ancien président Macky Sall et ses partisans, au point de proférer des insultes particulièrement graves à l’encontre de la mère de ce dernier, lors d’un live sur TikTok devenu rapidement viral.
Une telle déclaration n’a pas tardé à provoquer une vague d’indignation, remettant au centre du débat la question de la responsabilité des influenceurs sur les réseaux sociaux. Au-delà de la gravité des propos d’Azoura Fall, c’est aussi la place des figures publiques dans l’arène numérique qui est remise en cause.
Parmi les personnalités s’étant fermement opposées à ces dérapages, Thierno Bocoum, ancien député et président du mouvement AGIR, a particulièrement attiré l’attention. Sur le réseau X, il a dénoncé le silence du procureur qu’il a qualifié de « complicité tacite ».
Selon lui, si le parquet ne réagit pas à de telles injures publiques, cela ne ferait que confirmer la mainmise du régime sur une justice systémique. « Si le procureur reste silencieux face aux injures publiques d’une gravité extrême d’un proche du PM, il confirme son rôle actif dans l’architecture d’une injustice systémique portée par un régime irresponsable », a-t-il écrit.
Cette affaire met une nouvelle fois en lumière les critiques qui circulent sur la gestion de la liberté d’expression et du traitement différencié réservé aux voix critiques du pouvoir. Dans un contexte où le Premier ministre Ousmane Sonko n’a cessé de déclarer qu’il entendait encadrer plus strictement les discours dans les médias, les événements prennent une tournure sensible. Lors d’une intervention à l’Assemblée nationale le 14 avril dernier, Sonko affirmait : « Les hommes que vous envoyez sur les plateaux, on règlera rapidement leur cas. »
L’affaire, qui fait déjà couler beaucoup d’encre, devrait encore alimenter les débats sur la liberté d’expression et la place des influenceurs dans la sphère publique, mais aussi sur la manière dont les autorités gèrent les propos tenus sur les réseaux sociaux.
Article écrit par : Amadou Diop
Mis en ligne : 06/05/2025
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