Le Sénégal est à un tournant de son histoire. Pour la première fois, notre sous-sol livre ses trésors : pétrole à Sangomar, gaz à Gadiaga, exportations de GNL via GTA. Les chiffres sont prometteurs, les cargaisons s’enchaînent, les millions de barils s’accumulent. Mais la vraie question est ailleurs : à qui vont réellement profiter ces richesses ?
Allons droit au but. Nous ne voulons pas devenir un nouveau Congo-Brazzaville, un autre Gabon ou un énième Tchad : des pays où le pétrole coule à flots, mais où les populations pataugent dans la misère. Ces pays sont riches… mais leur peuple est pauvre. Pourquoi ? Parce que les élites, corrompues et insatiables, ont transformé la manne pétrolière en jackpot personnel.
Et pendant ce temps, les monarchies du Golfe, pourtant non-démocratiques, assurent une redistribution qui profite à tous : santé, éducation, infrastructures modernes, logement, subventions. Pourquoi ce modèle fonctionne-t-il là-bas et pas en Afrique ? Parce que là-bas, on gère ; ici, on vole.
Le peuple sénégalais a déjà trop souffert de ce pillage organisé. L’argent du Covid ? Détourné. Le foncier ? Accaparé. Et si on avait laissé les anciens au pouvoir, ils auraient déjà bradé chaque goutte de pétrole comme ils ont bradé les terres. Heureusement que le peuple s’est levé. Heureusement que le régime du vol et de l’arrogance a été dégagé.
Mais restons vigilants. La lutte pour la transparence ne fait que commencer. Ce pétrole sénégalais n’est pas un miracle : c’est un test. Un test de maturité, de justice, de souveraineté. Soit nous en faisons un levier de développement équitable, soit nous sombrons dans la malédiction de l’or noir.
Nous exigeons :
Une reddition des comptes sans complaisance,
Une gestion publique rigoureuse, transparente et accessible à tous,
Un fonds souverain supervisé par la société civile, et non par des technocrates corrompus,
Des investissements visibles dans les services essentiels : écoles, hôpitaux, routes, agriculture.
Le pétrole sénégalais ne doit pas enrichir quelques-uns et affamer les autres. Il doit servir les enfants de ce pays, pas les poches des anciens ministres reconvertis en « conseillers » d’ombres.
Nous ne voulons pas de villas à Dubaï pour nos élites pendant que nos hôpitaux manquent de seringues. Nous voulons une République, pas une mafia déguisée en démocratie.
Le Sénégal ne doit pas être un cas de plus dans le triste dictionnaire des scandales pétroliers africains. Il doit être l’exception qui prouve que oui, l’Afrique peut se développer avec ses ressources. Mais pour cela, il faut de la justice. De la rigueur. Et surtout, de la mémoire.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Alioune Ndong.
Mis en ligne : 06/05/2025
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