Au Kenya, la condamnation de deux adolescents belges pour trafic d’insectes a suscité de nombreuses réactions de la part des spécialistes de la faune et de la flore. Parmi eux, Shadrack Muya, professeur de biologie des écosystèmes à l’université Jomo Kenyatta de Nairobi, a exprimé son inquiétude.
« Nous devons préserver nos ressources naturelles avec sérieux et fierté. Tant que nous ne serons pas capables de les reproduire par la technologie, nous ne comprendrons pas leur valeur réelle souvent, on ne réalise ce que l’on a qu’une fois que c’est perdu », a-t-il déclaré.
Les deux adolescents, Lornoy David et Seppe Lodewijckx, ont été interpellés le 5 avril, puis mis en examen dix jours plus tard. Ils sont accusés d’avoir tenté d’exporter illégalement 5 000 fourmis depuis une maison d’hôtes située dans le comté de Nakuru, selon un rapport de la police. Le Kenya Wildlife Service (KWS) a indiqué que les jeunes impliqués étaient liés à un réseau de trafic d’insectes destinés aux marchés européens et asiatiques.
Shadrack Muya a également mis en garde contre les dangers écologiques de telles pratiques : « Lorsqu’un organisme est déplacé vers un environnement étranger, sa survie dépend souvent d’interventions humaines pour favoriser son adaptation. Sans cela, il est peu probable qu’il survive. Et dans son habitat d’origine, son extraction peut provoquer un déséquilibre écologique majeur. »
D’après les autorités, les adolescents transportaient des spécimens de Messor cephalotes, une espèce de fourmis moissonneuses de grande taille, à la teinte rouge, endémique de l’Afrique de l’Est.
Article écrit par : Yann Kabou
Mis en ligne : 08/05/2025
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