La sécurité russe, un piège néocolonial : Africa Corps en Afrique - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Afrique | Par Maimouna | Publié le 08/05/2025 02:05:38

La sécurité russe, un piège néocolonial : Africa Corps en Afrique

L’Afrique n’a pas besoin d’un nouveau colon. Pourtant, c’est ce que la Russie est en train de devenir. Derrière les slogans de coopération militaire, de lutte contre le terrorisme et d’amitié entre les peuples, se cache une réalité brutale : l’expansion silencieuse, méthodique, et cynique de l’influence russe sur le continent africain. Le groupe Wagner, aujourd’hui rebrandé sous le nom d’Africa Corps, n’est pas un partenaire : c’est un instrument néocolonial.

Officiellement, la Russie propose son aide pour combattre les groupes djihadistes, former des forces locales, et stabiliser des régimes fragilisés. En réalité, elle installe des bases militaires, sécurise des élites autocratiques, et met la main sur des ressources stratégiques : or, diamants, uranium.

En Centrafrique, au Mali, au Soudan, les hommes de Wagner désormais « Africa Corps » ne protègent pas les peuples : ils protègent des régimes. Et en échange, ils pillent. L’excuse sécuritaire ne peut pas masquer les exactions, ni les violations des droits humains documentées par les ONG et les journalistes indépendants. Où que passe Wagner, des cadavres suivent, souvent civils, souvent sans justice.

L’Afrique devient pour la Russie un laboratoire d’influence et de contournement des sanctions occidentales. En exploitant les failles de gouvernance locale et le ressentiment post-colonial envers la France et les États-Unis, Moscou se positionne habilement en « allié anti-impérialiste ». La manœuvre est habile, mais profondément hypocrite : on ne lutte pas contre l’impérialisme en l’imitant.

L’Afrique n’a pas besoin de soldats russes pour régler ses crises sécuritaires. Elle a besoin de véritables partenariats, de souveraineté renforcée, et d’une armée au service des citoyens, pas des despotes.

Le soutien populaire dont bénéficie la Russie dans certaines capitales africaines souvent nourri par la désinformation, les campagnes numériques et les promesses de rupture risque d’aveugler les peuples. Quand la Russie vous tend la main, elle garde l’autre sur votre gisement d’or.

Africa Corps n’est pas la solution. C’est un nouveau problème, maquillé en alternative. Ce n’est pas la fin de la dépendance, c’est son recyclage en uniforme camouflé. Il ne faut pas être dupe. L’Afrique doit se libérer de toutes les tutelles, y compris celles qui parlent russe.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : François Diouf.
Mis en ligne : 08/05/2025

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